La plus haute juridiction administrative confirme une précédente décision de la cour administrative de Versailles estimant que le projet de parc éolien du côté de chez Proust «risquerait de porter une atteinte significative» à des paysages «étroitement liés à la vie et l’œuvre de l’écrivain», comme l’a révélé jeudi le quotidien Libération.

La société Combray Énergie voulait ériger huit aérogénérateurs sur les communes de Montigny-le-Chartif et Vieuxvicq, situées à quelques kilomètres du bourg rural que Marcel Proust (1871-1922) a rendu célèbre dans Du côté de chez Swann.

Le projet avait été bloqué en 2020 par la préfète d’Eure-et-Loir, soutenue par l’association de défense de l’environnement des riverains de la Thironne et de la société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray.

Dans son arrêt rendu mercredi, le Conseil d’État valide la décision de la cour versaillaise rendue en avril 2022. Les magistrats avaient retenu que «les éoliennes projetées seraient visibles depuis certains lieux se situant au sein du périmètre du site patrimonial remarquable d’Illiers-Combray ou à sa périphérie pour juger que le projet de parc éolien risquerait de porter une atteinte significative» à un site remarquable et classé, rappelle le Conseil d’État.

La cour de Versailles avait «également relevé que le clocher de l’église d’Illiers-Combray et le jardin du Pré Catelan, dessiné par Jules Amiot, oncle de Marcel Proust, sont classés au titre des monuments historiques».

Le Conseil d’État donne ainsi raison à la cour pour avoir pris «en considération des éléments qui ont trait aux dimensions historiques, mémorielles, culturelles et notamment littéraires du paysage» afin de s’opposer au projet industriel.