Le temps presse pour Valdunes, dernier fabricant français de roues et essieux de trains, en difficulté. Son propriétaire, le chinois MA Steel, vient de fixer une échéance aux sept repreneurs potentiels pour remettre une offre ferme: le 15 octobre. À défaut, MA Steel prévoit de déposer le bilan fin octobre. «Ce scénario est fort probable, explique-t-on au cabinet de Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie. Sous réserve du niveau de trésorerie de Valdunes, qui est déjà sous tension, nous devrions basculer dans une procédure de redressement judiciaire. L’objectif étant de trouver un repreneur, porteur d’un projet industriel solide, d’ici à la fin de l’année.»
Le délai fixé par MA Steel pour une reprise in bonis est trop serré. Le travail préparatoire à la cession de Valdunes n’est pas achevé. Mandaté par le ministère de l’Industrie, le cabinet Grant Thornton doit bâtir un projet industriel et chiffrer les investissements nécessaires à la relance de Valdunes ; PwC doit lui établir la cartographie des marchés potentiels de l’entreprise.
Roland Lescure a multiplié les réunions, rencontrant à nouveau Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Le ministre veut associer toutes les parties prenantes afin de faciliter une reprise à la barre du tribunal. Il prévoit de réunir, avant la fin du mois, les représentants du personnel de Valdunes, de la CGT, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, la SNCF et Alstom. Objectif? «Voir notamment comment les deux entreprises peuvent s’impliquer, estime-t-on au cabinet du ministre. A minima, Alstom et la SNCF peuvent agir en tant que clientes actuelles de Valdunes.» En clair: passer plus de commandes. Alstom, dont l’État détient 7,5%, ne représente en effet que 10% de l’activité de Valdunes.