Les Français champions de la sobriété ? Ils sont en tout cas plus d’un sur deux (57%) à affirmer qu’ils vont réduire leur consommation d’électricité cette année, selon un sondage réalisé par le cabinet de conseil Wavestone et dévoilé par Le Figaro ce lundi. C’est un peu moins d’un sur deux pour le gaz (45%) et pour l’essence (49%). Toutefois, difficile de savoir s’il s’agit d’une sobriété contrainte ou choisie.

Avec les tarifs de l’électricité qui devraient augmenter de 10% au 1er février prochain, et un budget des ménages sous pression inflationniste depuis de longs mois, il est tentant de pencher pour la première option. Julien Miniconi, consultant chez Wavestone, souscrit à cette thèse : «C’est plus par contrainte budgétaire que par conscience écologique», estime l’expert. Même si celui-ci refuse de généraliser. «Les Français ont intégré certains réflexes, comme celui de moins se chauffer, qui n’altèrent pas forcément leur confort de vie au quotidien.» Des gestes de sobriété que le gouvernement incite à adopter depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine début 2022, qui a mis en danger les approvisionnements européens en énergie. Et les effets sont là : la consommation d’électricité et de gaz a baissé de 12% par rapport aux années avant-Covid, a fait savoir Agnès Pannier-Runacher, alors encore ministre de la Transition énergétique, sur Franceinfo lundi.

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Sans trop de surprise, les ménages les plus modestes sont plus nombreux à affirmer vouloir réduire leur consommation d’énergie. Sur l’électricité, les foyers à plus bas revenus sont 66% à compter réduire la voilure (contre 57% en moyenne nationale). Une proportion qui s’élève à 57% pour le gaz (contre 45% en moyenne) et 53% pour l’essence (contre 49%).

Au-delà de l’énergie, le sondage réalisé par Wavestone montre une tendance globale à un recul, tout du moins souhaité par les ménages, de leurs dépenses cette année. «Les ménages vont continuer à faire des coupes dans leur budget, en particulier sur le superflu, par manque de visibilité sur ce qui va arriver dans les prochains mois», analyse Julien Miniconi. Ils sont par exemple un tiers (32%) à envisager de diminuer leurs dépenses alimentaires, 56% leurs dépenses de loisirs et même 64% leurs dépenses d’habillement.

Le message rassurant que tente de faire passer le gouvernement sur l’inflation – la crise inflationniste «est derrière nous», a affirmé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire fin décembre sur CNews/Europe 1 – ne semble donc pas encore convaincre. Pourtant, tous les organismes économiques prévoient que les prix à la consommation continuent à ralentir cette année. L’Insee, par exemple, prévoit qu’elle retombe à 2,6% sur un an en juin 2024, contre 3,7% enregistré en décembre.