Des milliers d’agriculteurs allemands ont convergé ce lundi sur Berlin pour clôturer une semaine de mobilisation massive contre les projets de suppressions d’avantages fiscaux pour leur profession décidés par le gouvernement d’Olaf Scholz. «Largement plus de 5000 tracteurs» se sont rendus dans la capitale, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la police, précisant qu’il s’agissait d’une estimation provisoire.
Dès potron-minet se sont fait entendre partout dans la ville des concerts de klaxons provenant des tracteurs des manifestants qui comptaient se rendre à la Porte de Brandebourg, dans le centre. Dans la nuit, la police berlinoise avait posté un message sur X (ex-Twitter), faisant état de congestion d’une des grandes artères centrales de la ville. «Chers agricultrices et agriculteurs ! Il n’y a plus de place sur la rue du 17 juin pour les protestations. Sur la place olympique (près du stade olympique en périphérie de la ville), des places de parkings sont encore disponibles», a écrit la police sur le réseau social. La mobilisation des agriculteurs avait commencé lundi dernier en Allemagne.
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Leur colère a été provoquée par l’annonce en décembre du gouvernement de son intention de réduire des subventions au secteur en raison d’un rappel à l’ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l’Allemagne. Face à la résistance affichée du secteur, la coalition formée des sociaux-démocrates, verts et libéraux avait quelque peu rétropédalé. Elle avait finalement maintenu l’avantage en matière de taxe sur les véhicules pour la sylviculture et l’agriculture, qu’elle prévoyait d’annuler. Et elle avait décidé de supprimer progressivement et non d’un coup l’avantage fiscal pour le gazole agricole «afin de donner aux entreprises concernées davantage de temps pour s’adapter».
Mais ce pas en leur direction n’a pas suffi à calmer la grogne d’une profession particulièrement à la peine. L’extrême droite, qui a le vent en poupe, particulièrement dans l’est du pays, a tenté d’infiltrer cette fronde, même si la plupart des agriculteurs mobilisés disent vouloir se dissocier de ce mouvement.