C’est un très beau coup réalisé par Sabrina Soussan, la PDG de Suez. Le spécialiste de l’environnement rachète à Veolia son ancienne activité de gestion des déchets au Royaume-Uni pour 2 milliards de livres sterling (2,3 milliards d’euros). Il récupère 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires additionnel et 6000 salariés. Ce sont les autorités de la concurrence britannique qui ont contraint Veolia à céder cette activité, tombée dans son escarcelle lors de son OPA sur Suez. Le groupe avait trouvé un acquéreur avec le fonds d’investissement Macquarie. Mais le nouveau Suez, constitué des actifs non repris par Veolia, avait la possibilité de s’aligner sur le prix proposé par le fonds australien. Ce qu’il a fait.
«Depuis la naissance du nouveau Suez, en mars dernier, c’est notre troisième acquisition, se félicite Sabrina Soussan. Elles ont permis à notre chiffre d’affaires annuel de passer de 7,5 milliards à 9 milliards d’euros.» Le groupe a repris des activités de déchets dangereux en France, auprès de Veolia déjà, et pris le contrôle du sud-africain EnviroServ, dans les déchets municipaux et industriels. Le groupe compte désormais 44.000 salariés, quand ils n’étaient que 35.000 en février. «Le nouveau Suez affiche désormais un équilibre entre ses activités dans l’eau et dans les déchets, et réalise 40 % de son activité à l’international», précise la dirigeante.
Ces mouvements montrent que les ambitions des actionnaires de Suez, les fonds d’infrastructure Meridiam et GIP, et la Caisse des dépôts et consignations, sont au rendez-vous. «Cette opération sera majoritairement financée par une augmentation de capital, à laquelle l’ensemble de nos actionnaires a prévu de souscrire», confirme d’ailleurs Sabrina Soussan.