Renault change ses plans pour Ampère, sa division dédiée aux véhicules électriques et au logiciel. Le groupe renonce finalement à introduire sa pépite en Bourse, comme prévu il y a plus d’un an. L’opération avait pourtant été soigneusement préparée pour attirer de nouveaux investisseurs. Mi-décembre, le groupe avait réuni à Paris le petit monde de la finance pour le convaincre de son bien-fondé. Luca de Meo, le directeur général, savait qu’elle ne faisait pas l’unanimité, le tour de table au capital d’Ampère étant déjà bien encombré. Renault comptait conserver la majorité. Nissan et Mitsubishi étaient présents. Qualcomm, le géant des puces et du logiciel, avait projeté d’investir… Le dirigeant avait alors donné ses arguments au Figaro : « On peut se demander si une éventuelle introduction en Bourse a du sens, c’est vrai. On a les moyens de faire Ampère. Nous pourrions absorber la dépense de cash que naturellement nous allons brûler au début. En réalisant une IPO, je dérisque le groupe et je peux prendre des paris un peu plus importants. »

La direction du groupe justifie aujourd’hui sa décision par des niveaux de liquidités supérieures à ce qui était attendu : « Au cours des derniers semestres, Renault Group a significativement amélioré sa performance pour atteindre des niveaux dépassant ses attentes initiales. Cela offre au groupe une meilleure flexibilité et toute la marge de manœuvre dont il a besoin. » Les dirigeants ont tout de même reconnu que le marché n’était « pas porteur en ce moment pour les constructeurs de véhicules électriques » .