Mauvaise nouvelle pour les automobilistes. Dans plusieurs villes de France, le trafic est perturbé sur les principaux axes routiers ce lundi matin. En cause, la mobilisation générale lancée par l’Union nationale des taxis (UNT) contre l’article 30 de la loi de financement de la Sécurité sociale, qui vise à imposer le covoiturage sanitaire obligatoire.

Depuis quelques heures, les taxis franciliens mènent une «opération escargot», ce qui perturbe fortement la circulation. Selon le site Sytadin de la direction des routes d’Ile-de-France, la circulation est ralentie sur l’A13 (en direction de Paris, entre Orgeval et la Porte d’Auteuil), l’A4 (en direction de Paris, entre Champigny-sur-Marne et Porte de Bercy), l’A86 (entre Gennevilliers et Nanterre) ou encore l’A1 (en direction de Paris, entre Saint-Denis et la porte de la Chapelle). Les désagréments restent toutefois limités puisque le cumul d’embouteillages en Île-de-France à 9h est qualifié «habituel» par Sytadin, avec 352 kilomètres de bouchons cumulés.

Reste que l’Île-de-France est loin d’être la seule région impactée. Des actions sont également prévues à Lille et dans les Hauts-de-France. Des barrages filtrants seront mis en place jusqu’à 10h à Lille, indique France Info, ainsi que des opérations escargot dans la région. Des perturbations similaires sont en cours à Avignon, où une centaine de taxis ont prévu de manifester, ainsi qu’à Toulouse, Bayonne et Bordeaux. C’est à Marseille que la fronde des taxis s’annonce la plus forte, puisque près de 700 professionnels devraient participer à une «opération escargot» dans la cité phocéenne.

Avec cette mobilisation de grande ampleur, les taxis sont bien décidés à faire entendre leur opposition au regroupement des patients sur les transports médicaux souhaité par le gouvernement. Dans le détail, l’article 30 de la loi de financement de la Sécurité sociale prévoit que, si un patient refuse de partager un taxi conventionné ou un véhicule d’une entreprise de transport sanitaire avec d’autres malades, alors son remboursement des frais de transport sera réduit par un malus. Les professionnels estiment que les temps d’attente pour les patients entre leur domicile et leur destination de santé pourraient s’allonger de 2 à 3 heures avec cette réforme.

«Élevons nous contre les charters médicaux. Pour nous, un patient souffre. Pour le gouvernement, un patient coûte», tempête l’Union nationale des taxis dans un communiqué. Une autre organisation représentative de la profession, qui participe également à la mobilisation, Team Taxi, argue quant à elle que «cette mesure ouvre la porte à l’ubérisation du transport médical des taxis, plaçant les chauffeurs sous la coupe des plateformes numériques, qui traiteront directement avec les hôpitaux».

Les professionnels peuvent compter sur le soutien du maire de Nice Christian Estrosi, qui a décidé d’interpeller le ministre de la Santé par courrier. «Les préoccupations exprimées par les taxis concernant la gestion du transport partagé par des plateformes informatiques sont légitimes», écrit-il à Aurélien Rousseau. «Il est indéniable que la profession, qui a toujours fait preuve de responsabilité, se trouve dans une position délicate», ajoute-t-il. L’édile sollicite l’intervention du ministre «afin qu’en accord avec les représentants de taxis», celui-ci parvienne à trouver «à trouver des solutions équitables et pragmatique permettant de préserver les intérêts des professionnels tout en maintenant la qualité du transport médical pour les patients».