Guerre en Ukraine, tensions géopolitiques et réchauffement climatique menacent l’économie européenne… Mais au-delà de tous ces risques, c’est bien la perte de compétitivité du Vieux Continent qui inquiète les grands groupes français, rassemblés au sein de l’Association française des entreprises privées (Afep).

« Une menace supplémentaire se profile : le décrochage durable de l’économie des 27 vis-à-vis des États-Unis et de l’Asie », alerte l’Afep. « Sans prise de conscience et sans action rapide, ce risque peut compromettre le poids de l’UE dans le monde et le maintien du modèle politique et social européen. » En cause, les limites de l’intégration du marché intérieur, la mobilisation insuffisante de l’épargne au service du virage écologique et de l’innovation, les surcharges administratives etc. « Ces choix sont radicalement opposés à ceux de nos principaux concurrents, qui gagnent déjà des parts de marché impressionnantes dans les technologies vertes » (comme les véhicules électriques par exemple, en photo), met en garde l’Afep.

Les grandes entreprises tricolores, qui emploient 8,5 millions de salariés dans le monde, dont 4,5 millions en Europe, exhortent donc l’Europe « à combler ses défaillances internes ». À moins de deux mois des élections européennes, l’Afep milite pour accroître les capacités d’investissement grâce à une meilleure mobilisation de l’épargne, sécuriser les chaînes d’approvisionnement par des accords de commerce équilibrés, adapter le « pacte vert », ou encore modifier les procédures pour gagner en agilité. Il y va du maintien des entreprises européennes dans la course des géants mondiaux.