Fumée blanche au-dessus du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle. Un accord a été trouvé entre EDF et l’État sur le prix de l’électricité nucléaire, comme Le Figaro l’anticipait il y a déjà quelques jours. Le ministre de l’Industrie Roland Lescure est revenu mardi matin sur France Info sur les grands objectifs de cet accord, avant d’en dévoiler les détails lors d’une conférence de presse plus tard dans la matinée.
L’essentiel de ces mesures consiste à «éviter les pics de prix de l’énergie qu’on a eus l’année dernière», a rappelé Roland Lescure. Concrètement, «il y aura un plafond absolu qui protégera les ménages et les industriels», a-t-il poursuivi, avant de confirmer du bout des lèvres le montant avancé par Le Figaro en début de semaine de 70 euros par MWh. Le ministre a rappelé qu’il s’agit d’un prix cible. «Il y a des moments où on paiera moins, il y a des moments où on paiera plus, mais ce “plus” sera quoi qu’il arrive plafonné pour éviter les pics de l’année dernière», a-t-il précisé.
Le prix cible (ou prix moyen) passe donc de 42 euros par MWh à 70 euros par MWh. «Cela va se traduire par des hausses de prix de l’énergie, mais elles seront limitées. Les prix seront surtout moins volatils que par le passé», a tenu à rassurer Roland Lescure, avant de rappeler la flambée sur les prix de l’énergie l’année dernière qui a conduit la France à légiférer.
Malgré cette augmentation, le prix de l’électricité nucléaire fournie par EDF reste en dessous des tarifs qui se pratiquent ailleurs en Europe et dans le monde. Les marges de manœuvre financières ainsi dégagées doivent permettre à l’entreprise publique d’investir massivement dans son parc nucléaire pour poursuivre la transition énergétique. La dette colossale d’EDF, qui dépasse les 60 milliards d’euros, rend difficile en l’état l’atteinte des objectifs ambitieux en matière de consommation électrique dans les prochaines années.