Les produits de contrefaçon coûtent chaque année 16 milliards d’euros et près de 200.000 emplois aux secteurs européens de l’habillement, des cosmétiques et du jouet, a chiffré mardi l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Basée sur des données de 2018 à 2021, l’étude de l’EUIPO estime que le secteur de l’habillement est le plus touché, avec un manque à gagner de 12 milliards d’euros chaque année, soit 5,2 % de son chiffre d’affaires. Les pertes du secteur des cosmétiques ont, elles, été évaluées à 3 milliards d’euros et celles du jouet à 1 milliard.
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Toute l’Europe n’est pas touchée de la même façon : l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et l’Autriche concentrent la moitié de ces manques à gagner. En extrapolant à partir de l’état des secteurs concernés, l’EUIPO chiffre à 200.000 le nombre d’emplois perdus du fait de ces manques à gagner, dont 40.000 en Allemagne, 24.000 en Italie et autour de 15.000 en Espagne et autant en France. Mais l’agence européenne reconnaît que la «contrefaçon, comme toute activité illégale, ne peut être mesurée précisément».
Pour réaliser ces estimations, l’EUIPO a donc construit un modèle qui s’appuie en partie sur les montants des saisies effectuées par la police et le pourcentage d’Européens ayant reconnu avoir acheté de la contrefaçon dans chaque pays. D’après une précédente étude de juin 2023, un tiers des Européens juge acceptable d’acheter des contrefaçons si le prix du produit authentique est trop élevé. Cette proportion atteint la moitié parmi les jeunes.