La cuisine comme remède à la flambée des prix. Interrogée par des lecteurs de Sud-Ouest ce week-end, la ministre déléguée chargée notamment du Commerce Olivia Grégoire a défendu le bilan du gouvernement face à l’inflation, rappelant les divers dispositifs mis en place ces dernières semaines.

Relancée par une lectrice sur l’explosion des prix des produits alimentaires dans les rayons, Olivia Grégoire a par ailleurs suggéré aux familles de privilégier le fait maison par rapport aux produits transformés. «Il faut réapprendre à cuisiner des produits bruts, pour éviter d’acheter les produits “tout prêts”, plus chers», a plaidé la ministre déléguée. Avant d’enfoncer le clou : «Il faut que les cours de cuisine rentrent à l’école. Il y a un vrai enjeu de grand-mère d’éducation à la petite cuisine du quotidien».

Sur X, nombre d’internautes se sont agacés des propos de la membre du gouvernement. «C’est déjà passé le premier avril», ironise l’un, quand un autre appelle à donner «des cours d’économie» aux ministres pour lutter contre l’inflation. Certains ont également rappelé le temps nécessaire pour faire la cuisine, en particulier pour une famille nombreuse.

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Pourtant, le point de vue de la ministre déléguée est partagé par nombre d’acteurs, qui soulignent les économies réalisées grâce à la cuisine. «Le premier rempart contre l’inflation, c’est la capacité à peler des légumes», déclarait récemment le directeur général d’Auchan France, Philippe Brochard, dans nos colonnes. L’homme d’affaires citait ainsi le cas des frites surgelées, «presque devenues un produit de luxe avec la hausse des prix de l’énergie. Alors que si vous prenez un économe et pelez des pommes de terre, vous pouvez vous cuisiner des frites à prix modique». Même constat du côté des professionnels de la restauration : «Dès lors qu’on industrialise moins sa consommation, on arrive à faire des économies. On voit bien que l’inflation sur les produits frais et non transformés est moins élevée que sur les produits ultra-transformés», déclarait en juin le chef Thierry Marx, également patron de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).

Certains chiffres semblent ainsi donner raison à Olivia Grégoire, les prix des produits transformés ayant davantage bondi que ceux des ingrédients frais, déjà moins chers à l’origine. Selon l’Insee, en août, sur un an, les plats cuisinés, par exemple, ont vu leur prix flamber de 12,7%, le poisson surgelé de 13,8%, les fruits préparés de 12,7%, ceux surgelés de 8% et les légumes surgelés de plus de 21%. Des augmentations bien supérieures à celles des fruits et légumes frais, par exemple. Un constat également visible sur les viandes et poissons.

La ministre déléguée a d’ailleurs réagi aux critiques, sur X, assumant son «message de bon sens : privilégier les produits bruts aux produits transformés, c’est bon pour la santé et pour le porte-monnaie, et pas seulement en période d’inflation». À condition de prendre le temps de cuisiner, et de choisir de bons produits.