Penchée depuis plusieurs années sur de possibles pratiques anticoncurrentielles de la part d’agro-industriels s’étant mis d’accord pour ne pas communiquer sur la présence ou non de bisphénol A dans leurs conserves et canettes, l’Autorité de la concurrence a rendu ce jeudi sa décision.
Elle sanctionne pour près de 20 millions d’euros trois syndicats d’industriels (la Fiac, l’Adepale et l’Ania) ainsi que celui des fabricants de canettes (SNFBM) pour s’être entendus pour «empêcher les industriels du secteur de se faire concurrence sur la question de la présence ou non de bisphénol A dans les contenants alimentaires», selon la décision rendue ce jeudi.
Soit en clair, pour avoir établi une stratégie pour ne pas faire de l’absence de bisphénol A un argument marketing. Sont concernées aussi directement onze entreprises: l’américain Crown, Bonduelle, d’Aucy, Unilever (Axe, Rexona…), Cofigeo (William Saurin…) ou encore les spécialistes des compotes Charles
«L’Autorité estime que les pratiques (…) sont très graves, car elles ont privé les consommateurs de la faculté de choisir des produits sans bisphénol A, à une époque où de tels produits étaient disponibles et alors que cette substance était déjà, à l’époque, considérée comme dangereuse pour la santé», expliquent les sages de la Rue de l’Échelle dans un communiqué.
Interrogé, Unilever a refusé de commenter la décision. De son côté, le spécialiste des conserves Bonduelle assure avoir commercialisé dès 2013 des produits avec des solutions sans bisphénol A dans ses emballages, et compte faire appel de la décision. Tout comme l’Adepale et la Fiac, qui la contestent «fermement».