Vitesse ou précipitation? La Monnaie de Paris doit se poser la question. L’établissement du 11 quai de Conti qui frappe la monnaie française depuis 864, a lancé début novembre la production de 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes d’euros arborant, côté face, un tout nouveau logo. Pressée de lancer la production, la Monnaie de Paris n’a pas attendu le feu vert, pourtant obligatoire, de la Commission européenne. Mais La Lettre révèle que le visuel a été retoqué début décembre par Bruxelles, qui juge les étoiles européennes peu visibles.
Trop tard. Approuvée au préalable par Bercy, la production des pièces avait déjà commencé. Les employés de la Monnaie de Paris ont même travaillé jour et nuit pour respecter les délais. Le 7 décembre, une visite du ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, devait avoir lieu au siège de la Monnaie de Paris, quai de Conti. Des invitations avaient même été envoyées. «La production a été lancée pour que les pièces soient prêtes début 2024», rétorque-t-on du côté de la Monnaie de Paris. «Indépendamment de la visite ministérielle», prend-on le soin de préciser.
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Obligée de détruire et de refrapper en vitesse les 27 millions de pièces, la Monnaie de Paris préfère évoquer un «contretemps industriel dont on se serait bien passé». Selon la Lettre, ce contretemps pourrait tout de même coûter entre 700 000 et 1,2 millions d’euros, un montant que n’a pas confirmé la Monnaie de Paris. L’institution signale simplement que cette série représente moins de 2% de sa production annuelle et qu’elle a été entièrement recyclée. La présentation de ces nouveaux deniers devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. L’occasion pour les Français de juger sur pièce ce nouveau visuel.