Revoilà la Ligue des nations… Créée pour supplanter les matches amicaux, la compétition de l’UEFA fête sa troisième édition à partir de mercredi avec un tenant du titre séduisant, la France, et déjà des projets de réforme, en vue d’en faire une épreuve transatlantique.
Au milieu d’un calendrier surchargé pour les footballeurs du monde entier, à six mois d’une Coupe du monde organisée à la fin de l’automne au Qatar, après deux saisons marquées par le Covid-19 et les discussions sur l’hypothèse d’organiser un Mondial tous les deux ans, la Ligue des nations trône toujours, indemne, dans l’agenda des sélections européennes.
L’épreuve lancée en 2018 par la Confédération européenne propose même, ces prochains jours, quatre rencontres par nation, lors d’un rassemblement élargi pour compenser les semaines chargées de la rentrée prochaine.
Pour cette troisième édition, après les succès du Portugal à domicile puis de la France, en octobre 2021 lors d’un spectaculaire «Final 4» en Italie, la recette de l’épreuve reste la même: offrir des matches à enjeu, équilibrés, à la place des historiques rencontres amicales souvent difficiles à organiser et sans grand intérêt pour les joueurs, surtout au mois de juin, au bout d’une longue saison.
«Rien ne remplace la compétition. Il y a forcément des affiches, car les meilleures équipes sont dans les meilleures ligues (divisions), et pour le public, il y a plus d’intéressement quand il y a un objectif de finir premier. À l’époque, on partait en tournée (à l’étranger), c’était certes agréable, mais bon, pour concerner les joueurs ça a toujours été difficile», a remarqué samedi le sélectionneur Didier Deschamps, plutôt favorable à la formule.
Le patron des champions du monde peut en effet se réjouir: le titre des Bleus à l’automne, avec de belles victoires contre la Belgique (3-2) et l’Espagne (2-1), a remis du baume au coeur des Tricolores à la suite d’un Euro raté (élimination en 8e), et lui a redonné, aussi, du crédit en tant que sélectionneur après dix ans de règne.
Mais l’analyse n’est pas la même pour tout le monde: en occupant un grand nombre de dates, l’épreuve prive les sélections non-européennes de duels face aux grands noms du Vieux Continent.
À titre d’exemple, depuis sa défaite face à la Belgique en quarts de finale du Mondial-2018, le Brésil n’a disputé qu’un seul amical face à une sélection européenne, une victoire 3-1 sur la République tchèque, en 2019.
Le président de la confédération sud-américaine (Conmebol) Alejandro Dominguez a ainsi annoncé, début avril, l’étude d’un projet de Ligue des nations transatlantique à l’horizon 2023, «beaucoup plus positif qu’un Mondial tous les deux ans» selon lui pour les sélections de son continent.
Interrogé sur cette idée en marge de la finale de Ligue des champions à Paris, le patron de l’UEFA Alexander Ceferin a néanmoins souhaité temporiser.
«Nous discutons, c’est une possibilité mais pour l’instant ce n’est pas vraiment concret», a expliqué le dirigeant slovène dans un entretien à l’AFP. «Cela peut être une compétition intéressante mais nous devons regarder comment la placer, pour qu’il n’y ait pas plus de matches que maintenant. C’est un exercice compliqué».
En attendant, un projet transatlantique a néanmoins déjà vu le jour: la «Finalissima», match de gala prévu mercredi à Londres entre l’Italie et l’Argentine, tenantes respectives de l’Euro et de la Copa America.