news-02112024-000610

Manuela Simonelli a été entourée et inspirée par les créatifs de sa famille, et même jeune fille, elle était déjà une créatrice. Elle récupérait souvent des morceaux de bois de l’atelier de menuiserie de son grand-père et du tissu de l’atelier de couture de sa mère pour fabriquer des meubles et des tenues pour sa poupée Barbie.
Alors que Simonelli se préparait pour l’université, elle envisageait d’étudier la mode ou l’architecture mais a finalement décidé de se lancer dans une carrière en design de produits – un chemin qui changerait sa vie. Elle a rapidement rencontré son partenaire Andrea Quaglio, tous deux inscrits dans les mêmes cours et renforcés par une vision du monde similaire. Le duo a été invité par Philippe Starck à rejoindre une division de la société française Thomson Multimedia (aujourd’hui Vantiva) en tant que designers de produits pour une gamme de marques.
Ils ont finalement formé leur propre studio basé à Paris, Quaglio Simonelli, et aujourd’hui, le duo imagine tous types d’objets, des lampes aux sièges. Simonelli aborde son travail avec un sentiment d’émerveillement, et ses intérêts diversifiés gardent sa production fraîche. « Je me dis que de nombreux domaines restent à explorer, d’innombrables possibilités, et des choses restent à apprendre », dit-elle.
Simonelli s’intéresse particulièrement à la manière dont les artistes jouent avec l’échelle et les matériaux. Elle admire les peintures de Francis Bacon, avec des coups de pinceau audacieux qui semblent répandre son cœur et son âme sur chaque toile. Des structures comme le musée Guggenheim de Bilbao de Frank Gehry offrent un changement continu, parfois surprenant, de perspective, avec le soleil se reflétant sur sa peau métallique.
Pourtant, la designer valorise le plus ses propres photos. Grâce à la numérisation, elle peut prendre des milliers de clichés, capturant des fragments de temps précieux. « Ils sont le témoignage de moments précieux », note Simonelli. « Réveillés par les souvenirs, ils sont un peu comme de la musique, une source inépuisable d’émotion – et aussi une grande source d’inspiration. »
Aujourd’hui, Manuela Simonelli se joint à nous pour Friday Five!

1. Voyager, près ou loin, tant que l’endroit est nouveau
Découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles cultures, rencontrer des gens, réussir d’une manière ou d’une autre à communiquer avec eux même lorsque vous ne parlez pas leur langue, se sentir un peu ou complètement perdu… cela me donne un sentiment incroyable de liberté, remplit mon cerveau de sons, d’images, d’odeurs. C’est la diversité dont le monde est fait qui nous enrichit et stimule notre créativité. C’est une source inépuisable d’inspiration! Et parfois, il suffit de tourner le coin de la rue, de changer de rue pour être surpris…
2. McQueen et sa créativité sans limites
La mode est toujours une source d’inspiration et la disparition d’Alexander McQueen a été une véritable perte. Sa carrière atypique mérite le respect, ses créations l’admiration, si poétiques, oniriques, théâtrales… absolument magnifiques! Il était un exemple de la manière dont l’inspiration peut venir de n’importe où, mais qu’il faut être un alchimiste pour savoir transformer un caillou en or. Ses créations allaient au-delà de simples vêtements beaux, elles racontaient des histoires, ses spectacles étaient de véritables performances artistiques. Il n’avait pas peur de mélanger le dérangeant avec le sublime.
3. Les sculptures de lumière de James Turrell
J’adore cet artiste qui utilise la lumière et la couleur pour redessiner les espaces, effaçant leurs limites matérielles. Ses œuvres interagissent avec l’environnement dans lequel elles sont placées, lui donnant une nouvelle lecture et impliquant les spectateurs. On n’admire pas son travail, on le vit, on s’y immerge, on a l’impression de respirer la lumière colorée… c’est une expérience paisible!
La lumière est un thème puissant qui m’attire particulièrement. Elle suscite des émotions profondes, comme la musique. Elle est vitale pour les êtres vivants, mais elle n’est pas seulement fonctionnelle, elle transforme une atmosphère. Elle a le pouvoir de vous rendre heureux comme par une journée ensoleillée d’été, triste lorsque le ciel est gris et la lumière est plate, faible ou enchantée lorsqu’elle fait ressortir des formes de l’ombre en un clair-obscur…

4. Le pot de yaourt, comme l’appellent les Havrais
Comme beaucoup de créations de Niemeyer, le Volcan semble être arrivé sur terre de je ne sais quelle planète! Il est arrivé dans une ville, presque entièrement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, reconstruite par Auguste Perret avec une grande unité architecturale. Il a un petit air de ville d’Europe de l’Est, très austère, radical, avec une cathédrale qui ressemble à une fusée spatiale. Et voici ce complexe architectural qui n’est pas seulement une présence sculpturale, c’est un centre culturel animé où les gens aiment se promener, assister à des spectacles, visiter la bibliothèque… Il est construit juste à côté d’un bassin, et ses courbes candides captent la lumière de manière étonnante. Je ne me lasse jamais de prendre des photos à chaque fois que je vais au Havre.

5. Objets trouvés ici et là, que j’accumule, oublie et redécouvre
Un vrai bric-à-brac dans lequel se côtoient objets anciens et modernes, parfois raffinés, poétiques, parfois amusants ou totalement kitsch! Mais tous racontent une histoire, ramènent des souvenirs étant liés à un moment ou un autre de ma vie. Il est intéressant de se demander pourquoi un objet attire notre attention plutôt qu’un autre, comment il parvient à créer une relation avec nous.
J’espère que nos designs sont également « adoptés » et deviennent des objets auxquels vous ne voulez pas vous séparer, et qui résisteront donc à l’épreuve du temps.