Après une année 2021 record, le géant bancaire BNP Paribas continue sur sa lancée avec déjà 5,29 milliards d’euros de bénéfice net engrangés au premier semestre. Une performance qu’il attribue à un dynamisme dans tous ses métiers. Ces 5,29 milliards représentent une hausse de 13% sur un an, pour un produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur, en hausse de 10,1% à 26 milliards d’euros.

Rien qu’au deuxième trimestre, la première banque européenne a enregistré un bénéfice net à 3,18 milliards d’euros ( 9,1% sur un an), du jamais vu pour le groupe, et un PNB de 12,78 milliards ( 8,5%). Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes compilées par le fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient sur un bénéfice d’environ 2,8 milliards d’euros et sur un PNB à 12,36 milliards.

L’année 2021 avait été une année record pour BNP Paribas avec un bénéfice de 9,5 milliards, qui semble donc bien partie, sauf retournement de tendance au deuxième semestre, pour le dépasser. Comme pour les trimestres précédents, la banque a attribué cette performance à «une forte croissance des revenus soutenue par l’ensemble des pôles».

Dans le détail, l’activité de BNP Paribas dédiée aux grandes entreprises et aux institutions a progressé de 10,6% par rapport au second trimestre 2021, atteignant environ 4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’activité «Commercial, personal banking and services», qui regroupe l’activité des banques commerciales et les métiers spécialisés, tels que le leasing automobile avec Arval ou le paiement avec Nickel et Floa, a progressé de 11,1% sur un an, à près de 7,18 milliards d’euros de revenus.

Enfin, l’activité des métiers d’investissement et de services de protection, que sont l’assurance, la collecte et la gestion d’actifs, a crû de 2,2% à 1,73 milliard, une progression moindre que les autres pôles, due notamment à la mauvaise performance des marchés financiers au deuxième trimestre. «Les performances de BNP Paribas ce trimestre confirment une trajectoire solide accompagnée d’une croissance des revenus, d’un effet de ciseaux positif et d’une gestion des risques prudente», souligne le groupe dans son communiqué.

L’effet de ciseaux traduit la différence d’évolution entre les revenus et les coûts, et est donc positif lorsque les premiers augmentent plus vite que les seconds, voire lorsque ces derniers reculent. En effet, si le PNB a progressé de 8,5% au second trimestre, les frais de gestion du groupe ont augmenté de 7,6%. Enfin, le coût du risque, c’est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s’est stabilisé à 789 millions d’euros au second trimestre (-3% sur un an) et intègre notamment «une dotation de 511 millions d’euros» pour prendre tenir compte les pertes attendues «en lien avec la prise en compte des effets indirects de l’invasion de l’Ukraine, de la hausse de l’inflation et des taux».

Le relèvement des taux, décidé par les banques centrales pour contrer la hausse des prix, est plutôt une bonne nouvelle pour les banques même s’il peut se traduire dans un premier temps par une compression des marges, le temps de la répercuter sur les clients. Elle peut également provoquer un ralentissement de la croissance, voire une récession, ce qui pénaliserait également l’activité des banques.