Dans la douceur d’Helsinki, le Real Madrid, vainqueur de la Ligue des champions, s’élancera mercredi (21h00) à l’assaut de la Supercoupe de l’UEFA contre l’Eintracht Francfort, sacré en Ligue Europa, avec l’envie de débuter sa saison par un premier trophée.
Le camouflet Kylian Mbappé digéré, le Real arrive rempli de certitudes, avec son récent titre continental et ses prometteuses recrues, Antonio Rüdiger et Aurélien Tchouaméni, qui disputeront leur premier match officiel sous le maillot madrilène.
Tout le contraire de l’Eintracht, qui vient de se faire balayer 6-1 à domicile par le Bayern Munich vendredi en ouverture du championnat allemand, et qui devra se passer de son milieu gauche Filip Kostic, non retenu dans le groupe de l’Eintracht pour ce match car il est «en pourparlers en phase d’être conclus avec un autre club», d’après un communiqué du club allemand tombé mardi midi.
La vedette serbe de l’Eintracht a trouvé un pré-accord avec la Juventus de Turin, selon la presse, et attend seulement que les deux clubs s’entendent sur le montant des indemnités de transfert (Kostic est encore en contrat jusqu’en juin 2023), qui s’élèvent à une quinzaine de millions d’euros.
Vendredi, lors de la correction reçue contre le Bayern, Kostic a adressé aux supporters un salut appuyé… peut-être définitif.
À Madrid, à l’inverse, cette Supercoupe est vue comme une opportunité de lancer la saison avec un premier titre, à quatre jours de la 1re journée de championnat à Alméria.
Le Real sort d’une tournée estivale convaincante aux États-Unis, avec une courte défaite face au Barça (1-0), un nul 2-2 contre le Club América et une victoire 2-0 contre la Juve. En cas de sacre, Carlo Ancelotti deviendra le premier entraîneur de l’histoire à cumuler quatre Supercoupes d’Europe.
Karim Benzema pourrait lui dépasser les 323 buts de Raul sous le maillot merengue et devenir seul 2e meilleur buteur de l’histoire du club. L’attaquant français pourrait aussi égaler les 23 titres de la légende Paco Gento, et faire un pas de plus vers le Ballon d’Or, qui semble déjà lui tendre les bras à deux mois de la cérémonie (17 octobre). Et ce trophée serait le 98e dans la grande armoire du Real, le club le plus titré au monde, devant les 96 du Barça.
Cette Supercoupe d’Europe sera en outre un nouveau défi pour l’UEFA: après les débordements qui ont entaché la finale de la Ligue des champions au Stade de France à Saint-Denis le 28 mai, l’instance qui gère le football européen sait que la planète foot aura les yeux braqués sur elle et sur le petit stade Olympique d’Helsinki (36.000 places).
Surtout que les supporters allemands sont réputés pour se déplacer massivement, comme lors de la finale de la Ligue Europa à Séville le 18 mai, remportée aux tirs au but (1-1, 5-4 t.a.b. contre les Glasgow Rangers), où plus de 50.000 fans des Aigles avaient afflué.
Un mois auparavant, 30.000 supporters allemands avaient afflué au Camp Nou pour voir leur équipe terrasser le FC Barcelone 3-2 en quart de finale retour. Ce sera aussi la première apparition de la technologie semi-automatisée du hors-jeu, que l’UEFA va installer en Ligue des champions à partir de septembre.
Une prometteuse première grande fête du football de la saison à Helsinki, entre deux équipes qui gardent un souvenir marquant de leur dernière confrontation officielle: en finale de la C1 en mai 1960, la «Maison blanche» avait étrillé l’Eintracht 7-3 à Hampden Park à Glasgow, amorçant sa légende.