La tempête Ciaran a soufflé fort dans le nord-ouest de la France la nuit dernière, avec des vents frôlant par exemple les 200 km/h dans le Finistère. Arbres arrachés, chute de lignes électriques et téléphoniques… De très nombreux dégâts ont été recensés dans les départements touchés. «On sera très attentif à ce que les assurances jouent leur rôle, notamment dans la rapidité de l’expertise», a assuré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ce jeudi midi lors d’un point sur la tempête depuis le Centre de crise de la sécurité civile à Paris, affirmant qu’il allait rapidement prendre contact avec la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, «pour que tous les particuliers aient rapidement accès à leurs assurances et aux dédommagements».
Comment se faire indemniser en cas de dommages causés à son logement ou à sa voiture ? Quels sont les biens couverts ? Le Figaro fait le point sur les démarches à accomplir.
Il faut savoir que tout contrat d’assurance habitation contient obligatoirement une garantie tempête, qui couvre tous les dommages causés par le vent, souligne France Assureurs, la fédération qui rassemble la grande majorité des sociétés d’assurance françaises. Par exemple la chute d’un arbre, un toit endommagé ou arraché, ou du mobilier détérioré par la pluie à la suite d’un dommage à la toiture. Nul besoin donc d’attendre que l’état de catastrophe naturelle soit déclaré officiellement par l’État pour être indemnisé – qui n’a pas encore été reconnu dans le cas de la tempête Ciaran.
La déclaration de catastrophe naturelle est en revanche nécessaire pour les dégâts causés par une inondation, tels que le débordement d’un cours d’eau, des ruissellements suite à une forte pluie ou des refoulements d’égouts. «En ce qui concerne les inondations, un régime de catastrophe naturelle est possible. Nous allons y travailler dès aujourd’hui, nous voyons la première ministre en fin de journée pour travailler sur tout cela», a fait savoir Gérald Darmanin ce jeudi midi.
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Il est capital de prendre contact le plus rapidement possible avec son assureur, par téléphone, mail, lettre recommandée ou autre. Les assurés disposent en effet d’un délai de cinq jours pour effectuer leur demande d’indemnisation. Cette dernière doit décrire les dommages subis et une liste chiffrée de tous les biens détruits ou endommagés avec des factures, des photos, des actes notariés ou toute autre preuve. «En fonction de la description des premiers dégâts, votre assureur vous dira si le passage d’un expert est nécessaire ou pas», précise France Assureurs.
En parallèle, il est recommandé de «prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter l’aggravation des dommages subis par votre habitation (bâchage de la toiture endommagée, mise à l’abri du mobilier, déblayage si nécessaire…)». Pour mettre toutes les chances de son côté, il est également conseillé de prendre des photos des dégâts, et de regrouper les factures des biens endommagés. «Si vous réparez vous-même une partie ou la totalité des dommages, conservez vos factures d’achat de matériaux : elles seront prises en compte par votre assureur», ajoute la fédération des assureurs.
La garantie tempête de votre contrat d’habitation couvre automatiquement le bâtiment principal de votre maison, s’il a été endommagé par les vents violents. En cas de dégâts majeurs rendant la maison inhabitable, les frais de relogement (ou de gardiennage) sont pris en charge par l’assureur dans le cadre de certains contrats. Dans ce cas, l’assureur couvre le coût de l’hôtel ou de toute autre solution d’hébergement temporaire pendant la période où le logement reste inhabitable.
Quant aux autres espaces du logement, la cave est elle aussi automatiquement assurée. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les bâtiments annexes, les piscines, les vérandas, ou encore les clôtures en dur. «Ils sont en général assurés s’ils sont mentionnés dans le contrat», indique France Assureurs.
En ce qui concerne les dégâts causés à votre voiture, ils sont couverts «au titre de la garantie dommages tous accidents de votre contrat d’assurance auto , ou par l’assurance dommages de votre voiture, en général l’assurance incendie», explique l’organisation professionnelle des assureurs. En revanche, une assurance aux tiers ne suffit pas pour prétendre à une indemnisation pour votre véhicule.
Pour les dégâts aux bâtiments, le remboursement est basé sur la valeur de reconstruction. «L’assureur prend en charge les montants des réparations sur la base d’un devis dès lors qu’il l’a validé et qu’il ne dépasse pas la valeur du bâtiment déclarée au contrat», détaille France Assureurs.
Quant au mobilier, «il est assuré dans les mêmes termes que pour un incendie». Le remboursement dépend de son contrat d’assurance : certains prévoient des remboursements en valeur à neuf, d’autres appliquent des coefficients de vétusté. Il faudra dans tous les cas payer une franchise. Elle reste souvent inférieure à 380 euros, s’élevant est en moyenne entre 150 et 200 euros, selon France Assureurs. Idem pour les dommages causés au véhicule.
Si le délai avant de recevoir votre indemnisation va dépendre du contrat souscrit et des dommages subis, les assureurs disposent au maximum de trois mois pour indemniser les victimes. Ces trois mois démarrant à la date de remise de l’état estimatif des biens endommagés ou des pertes subies, ou bien à la date de publication de l’arrêté de catastrophe naturelle au Journal officiel.