Le stade Chaban-Delmas de Bordeaux, où évoluait le club de football des Girondins jusqu’en 2015 et où jouent désormais les rugbymen de l’Union Bordeaux-Bègles, a été inscrit au titre des monuments historiques, a indiqué mardi la préfecture de Gironde.

Cette enceinte de style Art déco «n’a pas d’équivalent en France» et son inscription «consacre sa valeur et son intérêt au regard de l’histoire et de l’architecture», a expliqué la préfecture dans un communiqué.

Outre le stade lui-même, situé en centre-ville de Bordeaux et doté d’environ 34.000 places, sont concernées toutes les installations sportives adjacentes, à l’exclusion des bâtiments d’un centre sportif érigés dans les années 1990.

Conçu par les architectes Raoul Jourde et Jacques d’Welles, l’ancien stade du parc Lescure, baptisé en 2001 du nom de l’ex-résistant, maire de Bordeaux et Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, a été inauguré lors de la Coupe du monde de football de 1938.

Il a également accueilli des matches du Mondial-1998 de football, des Coupes du monde 1999 et 2007 de rugby à XV et de la Coupe du monde 1954 de rugby à XIII, ainsi que plusieurs arrivées d’étapes du Tour de France quand sa pelouse était ceinte d’un vélodrome.

Cette inscription était soutenue par la ville, qui est propriétaire du stade.

«Nous étions demandeur», a indiqué à l’AFP le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic, qui assure que «ce stade était une prouesse architecturale pour l’époque: il a été le premier dont la couverture n’était portée par aucun poteau».

Le maire écologiste a expliqué s’être assuré auprès des services de l’Etat «que cette inscription ne fasse pas obstacle à la pose de panneaux photovoltaïques sur le toit du stade», comme il en a le projet pour plusieurs bâtiments municipaux. «Ce stade est un patrimoine vivant, il doit participer à l’effort de diversification des sources d’énergie», a estimé M. Hurmic.

Selon le ministère de la Culture, l’autorisation et la mise en oeuvre de travaux sur un monument historique obéissent à des «règles très précises» et «font l’objet du contrôle scientifique et technique de l’État».