La Bourse de Buenos Aires a ouvert en hausse de 20% mardi, au lendemain d’un jour férié qui a suivi l’éclatante victoire dimanche de l’ultralibéral et antisystème Javier Milei à l’élection présidentielle face au ministre de l’Économie sortant Sergio Massa. Ce bond est tiré par l’envolée des actions de la compagnie pétrolière publique YPF ( 34%), l’une des entreprises que le président élu a annoncé vouloir privatiser dans le cadre d’une vaste réforme de l’État. Lundi, les actions YPF négociées à Wall Street ont fini en hausse de 40%.
L’économiste de 53 ans a largement remporté le second tour avec 55,95% des voix contre 44,04% à son rival, selon des résultats officiels partiels. L’outsider avait promis de dégager la «caste politique parasite», les gouvernements péronistes (héritiers de l’ex-président Juan Peron) et libéraux se succédant depuis 20 ans dans le pays plongé dans une profonde crise économique.
À lire aussiQui est Javier Milei, le «Trump de la pampa», nouveau président argentin?
L’Argentine connaît une inflation chronique de 143% sur un an, tandis que quatre Argentins sur dix vivent sous le seuil de pauvreté. Le pays connaît également un endettement pathologique et une monnaie, le peso, qui dévisse. L’ultralibéral aux positions controversées a promis d’abandonner la monnaie nationale au profit du dollar américain et de fermer la banque centrale – qu’il accuse d’imprimer de l’argent de manière effrénée pour financer les dépenses excessives du gouvernement – afin de tenter de mettre fin à l’inflation. Au cours de sa campagne, il a promis de tailler à la tronçonneuse dans les dépenses de l’État et de supprimer une dizaine de ministères, parmi d’autres propositions controversées. Javier Milei prendra ses fonctions le 10 décembre.