L’auteure s’est imposée comme la figure de la rentrée littéraire. Déjà lauréate du prix Femina, elle remporte donc avec le Goncourt des lycéens, une deuxième et belle récompense pour son livre sur l’inceste. Mais plus encore, un livre sur les pouvoirs de la littérature. Dans Triste Tigre, elle s’interroge sur ce que peut, et ne peut pas, la fiction. Peut-elle sauver ? Neige Sinno convoque ses lectures, de Woolf à Faulkner en passant par Nabokov, Toni Morrison, Virginie Despentes…
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«Je n’ai pas écrit ce roman comme une provocation, mais comme un défi : oser penser, oser réfléchir, oser dire, a expliqué l’auteure au Figaro, lors de la première rencontre du Goncourt des lycéens. Même si je ne savais pas à qui je m’adressais, j’ai l’espoir que le lecteur que j’ai construit dans mon texte et qui existe aujourd’hui ose penser, mettre en mouvement des idées, des constatations, des questions. Quand je vois une personne qui me dit »je me suis questionné », cela me rend heureuse.» Sans nul doute, les jeunes lecteurs ont été conquis par ses lignes. « L’adolescence est un âge où l’on se pose des questions philosophiques, sur la violence, sur le bien, le mal… Les lycéens sont au moment où ils vont définir leur vie, leur rapport aux autres. Ils réfléchissent aux relations dominants-dominés, homme-femme… Ils sont prêts à des sujets sérieux. »