Il fallait prendre des risques en cette rentrée. C’est ce qu’a fait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en préemptant la rentrée politique avec le rassemblement de ses soutiens à Tourcoing dimanche dernier. S’il a dû en rabattre sur ses ambitions d’échappées solitaires et partager la vedette avec Élisabeth Borne, il progresse dans l’opinion, notamment auprès des sympathisants d’extrême droite (30%, 12). Sa préoccupation au sujet des classes populaires semble avoir rencontré un écho.

Mais celui qui signe la plus belle performance reste le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal. Il se hisse à la troisième place du podium, grâce au soutien des sympathisants du centre (41%, 13) et de la droite (52%, 16). Il faut dire qu’en ­décidant d’interdire l’abaya des établissements scolaires, le ministre a fait plaisir à cet électorat que les tergiversations de son prédécesseur, Pap Ndiaye, exaspéraient.

Avec Bruno Le Maire et Olivier Véran, qui progressent tous les deux de deux points, Emmanuel Macron dispose d’un quatuor de ministres, qu’on surnomme les mousquetaires, sur lequel il peut s’appuyer. Mais leur devise à eux est davantage «chacun pour soi» qu’«un pour tous et tous pour un».

L’ancien premier ministre semble intouchable à la première place. Même les sympathisants de gauche continuent de l’apprécier (45%, 7) malgré ses prises de position sur la réforme des retraites et l’immigration. Est-ce parce qu’ils sont orphelins d’un leader à gauche?

Attention danger pour le patron de La France insoumise. Les sympathisants d’extrême gauche, son cœur électoral, semblent se lasser de sa stratégie de rupture (53%,­ -13). Il est désormais sérieusement concurrencé par François Ruffin à LFI mais aussi par Fabien Roussel au PCF.