Effet d’aubaine ou inflation ? Le prix des réparations des appareils électriques et électroniques a augmenté en moyenne de 10 à 15% depuis un an et la mise en place d’aides destinées à inciter à faire réparer, selon l’association de défense des consommateurs CLCV. L’organisme a analysé les quelque 160.000 réparations de télévisions, lave-vaisselle et autres réfrigérateurs réalisées en 2023 avec le soutien du «bonus réparation». Ce «bonus», créé par la loi en 2020 et mis en place en décembre 2022, prend en charge une partie du coût des travaux, pour inciter les consommateurs à réparer plutôt que de racheter.
Mais selon le bilan de CLCV, «des augmentations de tarifs sont à noter pendant la mise en place du bonus réparation», avec «une tendance à la hausse du coût moyen de la réparation». Entre janvier et novembre 2023, l’addition moyenne pour faire réparer les lave-linge, fours encastrables ou cuisinières a augmenté de 12%. La hausse a été de 14% pour les téléviseurs. Pour les téléphones portables, c’est 18%. La facture moyenne a en revanche reculé de 4% pour les ordinateurs portables. Plusieurs facteurs se conjuguent: l’effet d’aubaine, mais aussi l’augmentation des coûts due à l’inflation, la complexité de certaines réparations, souligne le rapport, qui recommande aux clients de «faire jouer la concurrence». «Une surveillance constante des tarifs (…) est essentielle pour garantir l’efficacité à long terme du fonds réparation», ajoute CLCV à l’adresse des pouvoirs publics.
Le bonus réparation a connu un démarrage heurté, avec une labellisation progressive des réparateurs, aujourd’hui au nombre de 4700 mais encore inégalement répartis sur le territoire (le Nord, Paris et les Bouches-du-Rhône étant les moins bien servis par nombre d’habitants). La liste des produits éligibles a été progressivement élargie, de 14 à l’ouverture du fonds fin 2022 à 75 aujourd’hui. Depuis le 1er janvier, son montant a été accru de 5 euros pour 21 produits tels que plaques de cuisson, hottes, cuisinières, grille-pain, fers à repasser, et doublé pour 5 autres parmi les plus fréquemment réparés (téléviseurs, aspirateurs, lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge). Désormais ce soutien va de 15 à 60 euros selon les appareils, financé par l’«éco-contribution» incluse dans le prix des appareils neufs.
À lire aussiBonus réparation: le gouvernement agite la carotte et le bâton
Pour autant, la croissance du nombre de réparateurs labellisés «QualiRépar» reste «en dessous des attentes initiales», ajoute CLCV, qui évoque notamment les contraintes et coûts administratifs du processus, particulièrement pour les petites entreprises. Les éco-organismes Ecosystem et Ecologic, qui gèrent la fin de vie des appareils électriques, ont prévu de diminuer le coût de labellisation de 447 à 200 euros pour trois ans. Le secteur des équipements électriques et électroniques produit annuellement quelque 1,8 million de tonnes de déchets, selon une étude du conseil Sofies.