«Si la France avait le taux d’emploi de l’Allemagne, nous n’aurions plus de problème de déficit budgétaire». Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a rappelé l’importance de continuer à améliorer la situation sur le front de l’emploi. Pour ce faire, le chef de l’État a promis «un acte II», sur le sujet et ce dès le «printemps prochain». Une nouvelle étape après celle lancée lors de son arrivée au pouvoir en 2017. L’exécutif veut davantage mettre la pression sur les chômeurs. «Être plus sévère quand il y a des offres d’embauche refusées et mieux accompagner les demandeurs d’emploi».
Des signes forts qui montrent que le président de la République n’a pas abandonné son rêve d’atteindre le plein-emploi d’ici la fin de son quinquennat. Pour le chef de l’État, il ne s’agit déjà plus de réaliser une promesse de campagne mais de laisser une trace de son passage à l’Élysée. Il veut être celui qui a mis fin au chômage de masse dont la France n’arrive pas à se débarrasser depuis les années 1970. Cette ambition, Emmanuel Macron l’a puisée dans le 1,3 million de postes créés en France en quatre ans. Une envolée historique comme le pays n’avait jamais connu et qui a fait chuter le taux de chômage de 9,1% fin 2018 à 7,1% début 2023. C’est-à-dire la moitié du chemin vers le plein-emploi, dont le seuil théorique est fixé à 5%.
Mais depuis, rien ne s’est passé comme prévu. Longtemps sans effet sur le moral des chefs d’entreprise, le contexte géopolitique instable est venu percuter cette belle mécanique. À partir du deuxième trimestre 2023, les embauches ont chuté et les plans sociaux se sont multipliés. Progressivement, la part des sans-emploi est remontée pour atteindre 7,4% lors des derniers mois de l’année écoutée. Pire, tous les économistes s’attendent à ce que cette tendance se poursuive. Seules la durée et l’ampleur font débat. Parmi les plus optimistes, l’Insee table sur un pic à 7,6% au premier semestre 2024 avant une décrue. Pour l’OFCE au contraire, la dégradation devrait se poursuivre pendant les douze prochains mois et atteindre les 8% de chômage.
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Il existe pourtant des raisons d’espérer une amélioration prochaine. Officiellement créé au 1er janvier, le nouvel opérateur de l’emploi France Travail doit progressivement monter en puissance au cours de l’année. Accompagnement renforcé des allocataires du RSA dorénavant automatiquement suivis par des agents, plus grande incitation des entreprises à embaucher… l’organe possède des outils pour relancer les créations de postes.
Un an après avoir été voté dans la douleur, le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans va lui aussi commencer à entrer en application. De quoi permettre une envolée du taux d’emploi des séniors. Un sujet sur lequel la France reste très en retard par rapport à ses voisins européens.
Enfin, que le président de la République atteigne ou non le seuil de 5% en 2027 reste finalement assez anecdotique. Chaque pas vers le plein-emploi est bon à prendre. Cela améliore les finances publiques du pays, permet aux entreprises de se développer et aux salariés d’avoir davantage d’opportunités.