Rappelant qu’il vient lui-même «d’une famille de médecins » et ironisant sur le fait qu’il était le seul à ne pas avoir réussi dans cette voie, Emmanuel Macron a passé mardi soir lors de sa conférence de presse un long moment à répondre à des questions sur la santé. Interrogé sur les déserts médicaux, alors que la gauche multiplie les propositions de loi pour imposer des mesures coercitives aux médecins et mettre fin à la liberté d’installation, le Président de la République a redit son opposition à une telle mesure. «La contrainte à l’installation n’est pas la solution. Après avoir fait tourner pendant 5 ans l’hôpital en tant qu’internes, les jeunes quitteront le métier si on leur impose des contraintes», a expliqué le Chef de l’État. En revanche, il a plaidé pour engager une révolution de l’organisation, mettre en place une réforme de la rémunération privilégiant les forfaits plutôt que le tarif à l’acte, faire travailler davantage ville et hôpital ensemble, ou encore déléguer des actes aux paramédicaux dans la droite lignée de la loi Rist votée au printemps dernier.
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Emmanuel Macron a également dit mardi souhaiter «régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins», afin de lutter contre les déserts médicaux. Ces médecins sont aujourd’hui laissés «dans une précarité administrative qui est complètement inefficace», a-t-il plaidé. Quelques milliers de praticiens diplômés hors de l’Union européenne (Padhue) exercent dans des hôpitaux publics français, comme non-titulaires, avec des salaires inférieurs aux praticiens européens.
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Le Président de la République a également levé le flou sur le doublement des franchises médicales de 0,50 à 1 euro par boîte de médicaments, un projet qui devait être inscrit dans le budget de la Sécu à l’automne dernier et a été reporté à des décisions par décrets. Cette mesure qui doit rapporter 800 millions d’euros à la Sécurité Sociale, dont le déficit se creuse dangereusement, sera bien adoptée. « Nous sommes un pays qui soigne bien, mais qui ne prévient pas assez. Nous devons conjurer la fatalité qui fait qu’on consomme trop de médecine, a expliqué le Chef de l’État. Passer de 0,50 à 1 € ça responsabilisera les patients. C’est une bonne mesure et une mesure juste car nous plafonnerons le dispositif à 50€ par an pour les personnes qui ont souvent recours aux médicaments c’est-à-dire les personnes en affection longue durée (ALD)», a précisé Emmanuel Macron. Le Président a même justifié sa décision clairement: «Quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour leurs forfaits de téléphonie, passer de 50 centimes à un euro la boîte de médicament, ce n’est pas un crime terrible. Il faut responsabiliser», a-t-il insisté.
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Enfin, depuis la nomination de Catherine Vautrin à la tête d’un ministère tentaculaire – englobant santé travail et solidarités -, le monde de la santé s’inquiète de ne pas avoir une ministre dédiée et du fait que la prévention ait disparu de l’intitulé de son poste. Le Chef de l’État a redit l’importance de la prévention, qui reste un axe central de sa politique de santé. En revanche, le Chef de l’État n’est pas revenu sur l’état de l’hôpital, et n’a pas abordé le malaise de médecine de ville. Au final, peu d’annonces nouvelles, plutôt la réaffirmation de convictions déjà plusieurs fois énoncées.