Sévèrement critiqué par les producteurs français sur le prix du lait dans un contexte de forte colère agricole, Lactalis est maintenant dans le collimateur du ministère de l’Agriculture italien. Ce dernier vient de lui infliger une amende de 74.000 euros pour «pratiques déloyales», l’accusant d’avoir baissé le prix du lait versé aux producteurs italiens de façon «unilatérale» en profitant de «sa position dominante en Italie».

La filière Italatte du géant laitier français a directement contesté l’intégralité de cette décision et décidé de faire appel, considérant «que le préjudice économique présumé est totalement infondé», selon le communiqué du groupe. L’industriel, qui collecte chaque année 1,5 milliard de litres de lait auprès de 1 100 fournisseurs italiens, précise qu’«en 2023, les modifications contractuelles proposées ont permis aux agriculteurs de percevoir 40 millions d’euros, soit une augmentation de plus de 10 % par rapport à ce qui était initialement prévu, à un prix conforme au marché».

«Lactalis doit respecter les règles de ce pays, nos producteurs et nos coûts de production», a de son côté martelé le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida, rapporte l’AFP. «C’est une première victoire historique dans une bataille sur le prix du lait qui sera longue et difficile», a par ailleurs lancé le président du syndicat agricole Coldiretti, Ettore Prandini. L’affaire n’est en effet pas terminée pour le géant de l’agroalimentaire.

Parallèlement à cette amende, les autorités italiennes ont indiqué avoir ouvert 100 autres procédures pour des «pratiques déloyales» similaires. En France, Lactalis est visé par une enquête du parquet national financier (PNF) pour un tout autre sujet de fraude fiscale aggravée.