Depuis le premier scrutin en 1979, les européennes n’ont jamais véritablement structuré la vie politique française. Les gagnants n’arrivent jamais à transformer l’essai aux élections nationales suivantes. En revanche, elles peuvent torpiller des carrières. Michel Rocard en 1994 en a fait l’amère expérience qui, talonné par la liste menée par Bernard Tapie, a vu ses ambitions présidentielles réduites à néant.

Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Le baromètre Verian donne une petite indication, même s’il n’est pas assimilable à une élection et qu’il reste encore deux mois dans une campagne où les électeurs se décident régulièrement au dernier moment. À gauche, Raphaël Glucksmann est en tête, comme dans les intentions de vote, progressant régulièrement. La nouvelle figure de l’écologie, Marie Toussaint, peine à se faire connaître. Tête de liste de Renaissance, Valérie Hayer a également du mal à s’imposer. Avec 9 %, sa cote d’avenir est très basse. Elle reste toutefois au même niveau que Nathalie Loiseau, testée en 2019 à 8 %. Mais cette dernière avait été ministre et bénéficiait donc d’une notoriété plus grande.

L’ancien président de la République opère une remontée remarquée dans le baromètre. Grâce notamment aux sympathisants de gauche (37 %, 1) mais surtout ceux d’extrême gauche (44 %, 21). Dans cette catégorie, il est au même niveau que Jean-Luc Mélenchon. La possibilité d’un retour ?

La candidate de Reconquête ! aux élections européennes connaît une baisse sensible dans le baromètre, reflet des tensions au sein du mouvement d’Éric Zemmour. Les turbulences et divisions stratégiques se font sentir à droite (30 %, – 2) et surtout à l’extrême droite (65 %, – 3). La possibilité d’un échec ?