À 102 ans, son combat n’est pas terminé. Mélanie Berger-Volle a été sélectionnée pour porter la flamme olympique à Saint-Étienne le 22 juin prochain.
Cette résistante durant l’Occupation n’en revient toujours pas d’avoir été choisie par le département de la Loire et la mairie de Saint-Étienne. Le poids de la torche l’inquiète un peu, mais il n’était pas question de refuser. «J’ai toujours aimé le sport», explique avec vivacité cette femme fluette, qui pratiquait encore récemment une heure de marche quotidienne.
Cette ancienne résistante est née en Autriche en 1921 dans une famille ouvrière juive. Dès son adolescence, elle s’engage en politique pour lutter «contre les dictatures». Après l’annexion de son pays par l’Allemagne nazie en 1938, elle rejoint la France en 1939, déguisée en garçon.
En 1942, elle est arrêtée et emprisonnée alors qu’elle est engagée dans un groupe de militants trotskistes. Torturée, elle parvient à s’enfuir et poursuit sa lutte jusqu’à la Libération. La porteuse de la flamme olympique a obtenu de multiples décorations, dont la Légion d’honneur.
Le relais de la flemme olympique sera pour la centenaire l’occasion de faire résonner un message d’amitié entre les peuples. «Les olympiades sont un moment formidable pour faire connaissance avec d’autres êtres humains», clame-t-elle. Elle est aujourd’hui très inquiète du retour des extrêmes en Europe et espère que les jeunes sauront à leur tour défendre la démocratie.
Elle veut aussi être un symbole pour les femmes «qui se sont battues pour faire du sport comme les hommes». Mélanie Berger-Volle est la grand-mère de la gymnaste Emilie Volle, qui a participé aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996.
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