Coup de tonnerre pour la filière solaire tricolore. Le fabricant de panneaux solaires Systovi a annoncé mercredi la cessation de ses activités. Placée en redressement judiciaire, l’entreprise créée en 2008 à Carquefou près de Nantes n’a pas trouvé de repreneur. « L’entreprise fait face à l’accélération soudaine du dumping chinois depuis l’été 2023, a justifié Systovi dans un communiqué. Les discussions réglementaires en cours en France et en Europe, auxquelles a participé l’entreprise depuis des années, n’auront pas d’effet dans un délai compatible avec ses enjeux. »
« Après le Covid, les Chinois ont massivement produit des panneaux solaires, créant une surcapacité mondiale, explique un expert. L’été dernier, d’énormes stocks de panneaux ont débarqué en Europe, moins bien protégée que d’autres régions du monde contre le dumping chinois. » Des panneaux vendus environ deux fois moins chers que ceux fabriqués en France. Il ne reste désormais plus qu’un seul fabricant français de panneaux solaires, l’alsacien Voltec Solar, alors qu’il y en avait une douzaine en 2010.
La France a lancé début avril un « plan de bataille » pour doubler le rythme de déploiement des capacités d’énergie solaire sur son territoire d’ici à 2030. Et soutenir la production de panneaux solaires fabriqués en Europe, face à l’ultradomination industrielle de la Chine. « L’objectif est de produire en France, d’ici à 2030, 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons », a déclaré début avril le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le gouvernement compte sur la mise en service de deux usines de panneaux solaires dans le pays d’ici à 2025 pour relever le déficit d’industrialisation dans le secteur photovoltaïque, où la France accuse un sévère retard.