«Contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes.» Plus de quatre mois après la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale remet le couvert vendredi 13 octobre prochain, avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations, sous de nouveaux slogans. Ces derniers étant dominés par la question salariale, et ce alors que la mobilisation aura lieu trois jours avant la conférence sociale sur les bas salaires promise par Emmanuel Macron.

«Il y a une colère qui est énorme dans le pays, parce que le travail permet de moins en moins de vivre et donc c’est ce que nous allons dénoncer le 13 octobre. Nous allons faire grève et manifester pour exiger des augmentations de salaires», a indiqué la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet mercredi 4 octobre sur Franceinfo, appelant également à ce que «les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes disparaissent enfin». La lutte pour une «transition écologique socialement juste» est par ailleurs également citée parmi les mots d’ordre de la mobilisation.

De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a assuré fin août au Monde que cette journée de grève et de manifestations – qui s’inscrit d’ailleurs dans un cadre européen – n’était en aucun cas une revanche contre l’exécutif après le combat perdu contre la réforme des retraites. «Nous sommes toujours aussi combatifs et déterminés à obtenir des améliorations pour les droits des travailleurs, mais nous n’avons pas de revanche à prendre sur le gouvernement», a-t-elle affirmé. En parallèle des manifestations prévues dans des dizaines de villes, les grèves pourraient toucher nombre de secteurs. SNCF, transport aérien, écoles, médecins… Le Figaro fait le point sur les perturbations à prévoir.

Sur le rail, si le détail des perturbations à la SNCF n’est attendu que mercredi soir – les cheminots grévistes devant se faire connaître 48 heures avant -, des annulations et retards sont à prévoir. Trois des principales organisations syndicales ferroviaires – la CGT-Cheminots, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots – ont appelé, dans un tract unitaire, «l’ensemble des cheminotes et cheminots à se mettre en grève et à manifester le 13 octobre prochain», réclamant des hausses de salaires et une amélioration des conditions de travail. L’Unsa-Ferroviaire s’est par la suite jointe à cet appel.

En Île-de-France, il pourrait y avoir également des perturbations de trafic à la RATP. Comme pour la SNCF, elles seront communiquées mercredi soir. La CGT-RATP a en effet appelé les agents à se mobiliser vendredi prochain, quand l’UNSA-RATP a interpellé le patron de la régie Jean Castex dans un récent communiqué, évoquant la mobilisation du 13 octobre sans préciser clairement si elle appelait à y participer.

Si vous prenez un avion le 13 octobre, attention également aux éventuelles annulations de vols. Le syndicat de contrôleurs aériens USAC-CGT a déposé un préavis de grève, mais pas le SNCTA (Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien), principale organisation syndicale de la profession.

Sur la route, l’Union fédérale Route du syndicat FGTE-CFDT invite les transporteurs routiers à «soutenir cette manifestation». Des actions, telles que des opérations escargots, ne sont donc pas à exclure.

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Au-delà des transports, les grèves pourraient toucher d’autres secteurs. À l’image de l’Éducation nationale, où des professeurs pourraient se mettre en grève. L’appel à la mobilisation a en tout cas été relayé, entre autres, par le FSU-SNUipp, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, et par le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées. On en saura plus sur l’ampleur de la mobilisation mercredi. Les professeurs des écoles ont en effet l’obligation de se déclarer grévistes 48 heures avant le début de la grève. Cette obligation ne concerne toutefois pas les professeurs de collège et lycée.

Le supérieur pourrait également être affecté par la mobilisation, puisque l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche a publié un communiqué appelant «les personnels et les étudiant·es à se joindre massivement aux différentes actions, rassemblements, manifestations, débrayages et grèves organisées lors de la journée de mobilisation européenne du 13 octobre».

En dehors des professeurs, c’est tous les métiers de la fonction publique qui sont concernés par cette journée de grève. Les syndicats de la fonction publique ont en effet rejoint cet appel à la mobilisation, publiant un communiqué commun en ce sens, estimant «urgent que soient prises des mesures générales d’augmentation des rémunérations de toutes et tous». Ainsi, la restauration scolaire, les activités périscolaires et les crèches pourraient s’en retrouver perturbées, de même que les mairies ou les centres des impôts.

Les grèves du 13 octobre toucheront aussi la santé. L’intersyndicale des secteurs sanitaire et médico-social (CGT Santé, FO Santé, SUD Santé Sociaux et UNSA Santé

De leur côté, les syndicats représentatifs des médecins libéraux ont choisi la même date que l’intersyndicale, soit le 13 octobre, pour appeler à la grève, pour la plupart de manière «illimitée», réclamant en particulier la hausse du tarif des consultations. Leur grève, qui concerne aussi bien les généralistes que les spécialistes, pourrait donc être reconductible après vendredi.

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