Les ministres de l’Énergie des Vingt-Sept s’étaient donné rendez-vous à Luxembourg ce mardi pour tenter de trouver un accord sur la réforme du marché de l’électricité. Les discussions s’annonçaient pour le moins tendues tant les positions des uns et des autres divergeaient. Mais ils ont finalement trouvé un accord.
«Nous sommes parvenus à un accord qui correspond au mandat que m’avait donné le président de la République. C’est une réponse forte à l’Inflation Reduction Act américain, qui va permettre de protéger le marché européen de la volatilité des prix des énergies fossiles», explique Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la transition énergétique y voit une victoire politique, à la fois pour la France, qui défendait son choix nucléaire et pour l’Europe, qui se dote d’un outil de réponse à l’Inflation reduction act américain.
L’accord trouvé incite les consommateurs à choisir une électricité décarbonée et les producteurs à investir dans de nouvelles capacités bas carbone avec la mise en place de contrats de long terme, qui permettent de se prémunir de la volatilité des prix sur le marché.
La France a marqué un point décisif. Alors qu’à l’ouverture des travaux du conseil mardi matin, les actifs existants, et donc le parc nucléaire français de 56 réacteurs n’étaient pas couverts par le texte, la version finale les y a réintégrés. Il sera donc possible de mettre en place des contrats pour différence (CFD) sur la production d’électricité du parc nucléaire français. Ils s’appliquent aussi aux grandes installations éoliennes, photovoltaïques ou aux barrages hydrauliques. Cet accord vise aussi à permettre aux européens d’atteindre leurs objectifs en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
«La première victoire est politique. Elle donne un cadre compétitif de marché pour les investisseurs industriels, montre que l’on sait trouver des accords avec l’Allemagne et témoigne de la force de l’Alliance européenne du nucléaire», ajoute la ministre.
Des règles consensuelles pour protéger les consommateurs on aussi été mises en place pour éviter que les factures soient multipliées par trois ou quatre.