Après l’accès refusé, fin juillet, à deux Russes voulant visiter le château de Vincennes, le cabinet du ministre des Armées a regretté mardi un manque de «discernement» et assuré que les Russes étaient toujours autorisés sur ses sites touristiques. Le 28 juillet, deux femmes russes se sont vues refuser l’entrée du château de Vincennes du fait de leur origine. Ce château, situé au sud-est de Paris, contient notamment l’un des centres du Service historique de la défense (SHD), dont les bibliothèques et les archives sont accessibles au public sous certaines modalités.
L’une des deux jeunes femmes, journaliste de profession âgée de 31 ans, avait témoigné auprès de l’AFP avoir été «bouleversée» par cette interdiction. Arrivée en France «il y a cinq mois», elle avait «justement» fui la Russie car elle était «opposée à la guerre», avait-elle confié. Lundi, un service du ministère des armées a justifié cette interdiction par une «directive interne» prise «à la suite de l’invasion de l’Ukraine» pour restreindre «l’accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes».
Mardi, le cabinet du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a contacté l’AFP pour préciser sa réponse, en assurant que les lieux touristiques dépendant du ministère restaient encore ouverts aux Russes. L’épisode au château de Vincennes relève ainsi d’une «application sans discernement» de la règle édictée «en février pour toutes les installations militaires», a expliqué le cabinet. «Il va de soi que (cette règle) ne peut pas être appliquée de la même manière pour les bâtiments stratégiques que pour les lieux recevant du public comme les musées», a-t-il insisté.
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Le château de Vincennes mais aussi le Musée de l’air et de l’espace, les Invalides… peuvent donc toujours accueillir des touristes et des immigrés russes. «Le ministre des Armées a demandé à ce que nous précisions cette directive auprès des agents de ces lieux-là pour éviter tout incident» comme celui du château de Vincennes, a ajouté son cabinet, qui n’a pas eu connaissance d’autre cas similaire. En revanche, l’accès aux «bâtiments stratégiques» est bien strictement restreint aux Russes depuis février.
Moscou et Kiev sont en guerre depuis plus de cinq mois. La France a franchi début août le seuil des 100.000 réfugiés ukrainiens. Selon l’Insee (Institut national de la statistique), 73.500 immigrés russes vivaient en France en 2021.
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