En une nuit, Molière est passé du statut d’artiste favori du Roi-Soleil à celui d’un homme menacé de mort par l’Église. Comment ? À cause d’une pièce : Le Tartuffe ou l’Hypocrite. Vue avec plaisir puis censurée par Louis XIV le protecteur des arts, la version originelle s’est perdue dans les mystères de la vie du dramaturge. Mais pour le 400e anniversaire de la naissance de Molière, une version inédite du Tartuffe est présentée depuis janvier sur les planches de la Comédie-Française. Elle se retrouve maintenant au cœur d’une bataille judiciaire, selon les informations de la cellule d’investigation de Radio France.

Mise en scène par Ivo van Hove, la pièce portée par les comédiens Denis Podalydès, Claude Mathieu, Marina Hands et Dominique Blanc, «a été reconstituée grâce au travail de “génétique théâtrale” mené par l’historien Georges Forestier», peut-on lire sur le site de la Comédie-Française.

À lire aussiLe Tartuffe interdit par Louis XIV joué pour la première fois à la Maison de Molière

En redonnant vie au texte censuré, le spécialiste du dramaturge, estime être l’adaptateur de cette nouvelle version et réclame des droits d’auteurs. «On savait que la pièce qui avait été interdite par Louis XIV était en trois actes. Je suis donc parti de la version en cinq actes, dans laquelle j’ai coupé l’acte II et l’acte V, a expliqué Georges Forestier à Radio France. «J’ai créé un objet nouveau qui n’existait pas jusqu’ici», a-t-il ajouté.

De son côté, la «Maison de Molière» a indiqué à la cellule d’investigation via son avocat que Georges Forestier «n’est pas l’auteur de Tartuffe ou l’hypocrite » considérant qu’il a juste «restitué en tant qu’universitaire le texte originel de Molière». La situation s’annonce inextricable. Georges Forestier poursuit la Comédie-Française pour «violation de ses droits d’auteur». Sans Tartufferie…