Le nouvel album de Beyoncé – son septième depuis qu’elle a quitté le groupe Destiny’s Child – s’intitule «Renaissance», en français dans le texte. On doute qu’il s’agisse d’un clin d’œil à la majorité présidentielle, mais la Beyoncémania était déjà en marche avant même la sortie officielle du disque, ce vendredi à minuit.
Les seize nouvelles chansons de Queen B avaient en effet été l’objet d’une fuite sur le réseau social Twitter. En France, le disque était même disponible dans certaines enseignes 36 heures avant son lancement et sa date officielle de commercialisation. Une manœuvre qui eut pour effet d’inciter les fans à respecter la date choisie par la diva. Dans un message, celle-ci les en remerciait chaleureusement.
Renaissance sort six ans après le précédent disque de Beyoncé. La pandémie est passée par là depuis. La chanteuse explique que ce projet Renaissance – qui se déclinera en trois volets – a été conçu pendant les longs mois d’isolement. «La création de cet album m’a permis de rêver et de trouver une évasion à une époque effrayante pour le monde. Cela m’a permis de me sentir libre et aventureuse à une époque où rien d’autre ne bougeait. Mon intention était de créer un lieu sûr, sans jugement. (…) Un endroit pour crier, se libérer, ressentir la liberté. (…) J’espère que cela vous incitera à lâcher prise. Ha ! Et de se sentir aussi unique, fort et sexy que vous l’êtes», explique-t-elle.
Sous une pochette d’un goût douteux – Beyoncé à demi nue sur un cheval, bonjour le cliché – la chanteuse livre un bel hommage à la culture club tout au long d’un disque taillé pour la danse. On y distingue la guitare rythmique du toujours Chic Nile Rodgers sur Cuff It, des cuivres, des chœurs et une production taillée pour les dancefloors. Mais aussi un clin d’œil appuyé au pionnier de la disco Giorgio Moroder à travers un sample du I Feel Love de Donna Summer, produit par ce dernier.
Les invités de prestige se bousculent au portillon de cette superproduction. L’époux de Beyoncé, Jay Z, bien sûr, mais aussi la divine Grace Jones, Pharrell Williams, Skrillex, la superstar du rap Drake, Labrinth, Honey Dijon et le grand Raphael Saadiq. Les crédits d’écriture et de composition des chansons comptent jusqu’à dix auteurs. Et l’équipe de production est pléthorique elle aussi.
Cette belle machine ne manque pas de charme, à condition d’aimer le genre «rentre-dedans». Les amateurs de nuance et de subtilités passeront leur tour, retenant seulement les quelques ballades soul à l’ancienne. Les hédonistes se régaleront quant à eux de la débauche d’effets de cette pièce montée qui confirme le statut unique de Beyoncé, femme la plus puissante du showbiz américain, inspiration mondiale, modèle d’émancipation et figure d’une réussite aussi commerciale que sociétale.
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