«Le portrait d’Ahmed Merabet de nouveau souillé. Je venais de le refaire», a tweeté C215, l’un des pochoiristes les plus reconnus de la scène street art mondiale. L’artiste a constaté des tags noirs, mercredi 10 août, sur son œuvre en hommage au policier assassiné par l’un des frères Kouachi lors des attentats de janvier 2015.

Le pochoir coloré de bleu, blanc et rouge, est situé sur un boîtier électrique, au 62, boulevard Richard-Lenoir, dans le XIe arrondissement de Paris. C’est à quelques mètres de là qu’Ahmed Merabet, le 7 janvier 2015, a trouvé la mort. Tout juste alerté par la tuerie qui a eu lieu dans les locaux de Charlie Hebdo, le policier était à la recherche des deux terroristes, sur le terre-plein central du boulevard. Quand il les croise, il essuie une rafale de kalachnikov. Blessé, il gît sur le trottoir. Les frères Kouachi s’approchent et lui tirent une balle dans la tête à bout portant. Ahmed Merabet est la douzième victime des terroristes ce jour-là.

Malgré sa colère face au nouvel acte de vandalisme qu’a subi son hommage à Ahmed Merabet, le street artiste a déjà promis de «le refaire s’il n’est pas possible de nettoyer», déplorant l’avoir déjà refait «je ne sais combien de fois».

Il y a encore quelques mois, le 10 novembre, une inscription raciste avait été découverte sur le front d’Ahmed Merabet. Une enquête avait été ouverte pour «dégradation d’un bien destiné à l’utilité publique» et «injure publique à caractère raciste». «Ce type de propos putride sur le portrait fraîchement restauré d’Ahmed Merabet, à l’emplacement même de son assassinat, montre bien le climat qui règne actuellement en France, celui d’un racisme décomplexé. Je vais aller effacer…», avait alors réagi Christian Guémy, alias C215, sur son compte Instagram.

En juillet 2020, il s’agissait cette fois-ci de la plaque officielle déposée en mémoire d’Ahmed Merabet qui avait été vandalisée. «Les terroristes c’est eux», avait été écrit au marqueur là où étaient honorés les noms des onze victimes de la tuerie de Charlie Hebdo et celui d’Ahmed Merabet.