Chose dite, chose faite. Le gouvernement est en effet bien décidé à encadrer la « shrinkflation », cette pratique qui consiste à réduire la quantité d’un produit tout en maintenant son prix, et qui s’est accentuée ces derniers mois avec le retour de l’inflation. Un projet d’arrêté a été envoyé à la Commission européenne, mercredi, pour imposer aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de faire figurer la baisse des quantités et la hausse du prix de ces produits, « sur l’emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité ».
Si l’institution bruxelloise ne retoque pas le texte qui doit être conforme aux règles européennes, la mesure devrait s’appliquer d’ici à fin mars. En septembre dernier, Carrefour a déjà pris les devants en indiquant à ses clients quelques produits concernés par cette « shrinkflation ». Il n’empêche, cette obligation générale fait sérieusement grincer des dents les distributeurs.
« C’est l’industriel qui sait que son emballage a baissé, que la recette a été remise en cause », a déploré Dominique Schelcher, le PDG de Système U, sur France Inter. À la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) aussi, on insiste sur la responsabilité des fabricants.
« Compte tenu du cadre juridique européen, la seule piste réaliste à court terme est de faire porter cette obligation d’informer les consommateurs par les distributeurs », justifie-t-on dans l’entourage de la ministre au Commerce, Olivia Grégoire, précisant qu’un travail sera mené pour « que cette obligation d’affichage puisse reposer sur les industriels ».