A Roland Garros,

«Je savais que je devais jouer mon meilleur tennis du début à la fin. Il ne fallait que je ne montre pas trop mes émotions. Je devais rester calme durant tout le match. Le jeu décisif était très indécis et de haut niveau et j’ai arraché la victoire. Je suis content de m’en sortir en quatre manches et pas en cinq», a déclaré soulagé l’Allemand de 25 ans, à l’issue de son bras de fer remporté contre Carlos Alcaraz. Finalistes à Madrid il y a trois semaines, l’Allemand et l’Espagnol se retrouvaient encore sur terre battue pour une place en demi-finale de Roland-Garros. Giflé en une heure à en Espagne (6-3, 6-1), le natif de Hambourg a pris sa revanche mardi à l’issue d’un somptueux duel. Dans la capitale espagnole, l’Allemand avait disputé la veille sa demi-finale après minuit et était apparu à bout de souffle le lendemain. Changement de décor mardi. Frais et dispo, Zverev a d’abord dominé de la tête et des épaules pendant deux sets un Alcaraz, rattrapé par l’événement et son inexpérience à ce niveau de la compétition ; lui qui disputait seulement son deuxième quart de finale en Grand Chelem après l’US Open 2021. Mais c’est un autre Alcaraz, que l’on a vu avec le gain du troisième acte et une résistance héroïque dans l’ultime manche. «Il revenait fort… C’est un joueur incroyable, je lui ai dit au filet qu’il allait gagner ce tournoi beaucoup de fois, pas seulement une. Il a une main fabuleuse. Ses amorties sont très difficiles à lire. J’espère que je vais pouvoir le gagner avant qu’il se mette à tous nous battre et qu’on n’ait plus aucune chance», a ajouté Zverev, qui a battu pour la première fois un top 10 en carrière en Grand Chelem.

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Et c’est pourtant bien le numéro 3 mondial qui a eu le dernier mot. Le champion olympique en titre domine pour la troisième fois en quatre rencontres le prodige espagnol, programmé pour régner. Mais pour un premier grand sacre en Grand Chelem, le double vainqueur de Masters 1000 en 2022 (Miami et Madrid) devra encore attendre. D’un revers gagnant Zverev empochait la première manche. Solide sur ses mises en jeu (seulement 6 points perdus sur 28), l’Allemand profitait aussi des nombreuses approximations de l’Espagnol (16 fautes directes à 7). Même scénario dans le deuxième acte. Alcaraz, tendu, n’a pas su saisir les rares opportunités sur le service d’un Zverev, très costaud. Et l’Allemand a bouclé le deuxième acte d’un ace. Le public du Chatrier, lui, a tranché. Il a poussé le 6e mondial du début à la fin. Il a cru même à une Remontada après le troisième set empoché par l’Espagnol. Mais dans un quatrième set haletant, Alcaraz a commis une vilaine double faute qui a permis à Zverev de servir pour la qualification. Mais au courage et avec panache, le gamin de Murcie a recollé à 5-5, avant de céder lors d’un jeu décisif atteignant des sommets d’intensité (9-7) . Un épatant Zverev ayant le dernier mot.

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Le natif d’El Palmar avait impressionné lors des deux dernières sessions de nuit avec des succès expéditifs en trois sets contre Korda et Khachanov, mais il avait été au bord du précipice au deuxième tour face à compatriote Albert Ramos-Vinolas, avec un succès arraché en cinq sets et une balle de match effacée. Zverev, demi-finaliste la saison dernière, n’avait pas particulièrement brillé lors de ses tours précédents. Poussé dans ses derniers retranchements par l’Argentin Sebastian Baez au premier tour (victoire en cinq manches), il avait fait le job , sans plus, lors des deux matches suivants, accumulant les fautes directes, mais s’imposant en trois manches . Il est clairement monté en puissance mardi. A 25 ans, Zverev, finaliste de l’US Open 2020, est toujours en quête d’un premier Grand Chelem. Il jouera vendredi sa cinquième demi-finale en Grand Chelem. Il n’a atteint la finale qu’une seule fois, à l’US Open 2020, et s’était incliné face à Dominic Thiem. Place à Novak Djokovic ou Rafael Nadal, vendredi en demi-finale : « Il y en a un qui a 21 titres du Grand Chelem au compteur et l’autre 20. Je ne les ai jamais battus en Grand Chelem. Même si j’ai parfois été proche».