La Ville de Paris veut imposer deux repas végétariens par semaine et une alternative végétarienne pour les trois autres jours dans ses restaurants collectifs d’ici 2027, un horizon trop lointain pour les alliés écologistes de la maire PS Anne Hidalgo. «L’objectif, c’est 40% d’alimentation végétarienne dans la restauration collective parisienne», a expliqué à l’AFP l’adjointe (PS et apparentés) à l’alimentation durable, Audrey Pulvar, qui doit présenter mardi son plan pour les cinq prochaines années.

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Parmi les 21 gestionnaires de ces 1.300 cantines parisiennes (scolaires mais aussi restaurants solidaires, Ehpad, personnel de la Ville…) qui servent 30 millions de repas par an, «tous ne sont pas au même niveau d’avancement», explique Audrey Pulvar. Les élus écologistes réclament eux une mise en place de cette mesure dès début 2023 et demandent un «calendrier précis de mise en œuvre du plan». «Plus tôt (les gestionnaires) y arrivent, mieux c’est», leur répond l’ancienne journaliste pour qui l’objectif de cette mesure est triple: «réduire l’empreinte carbone de la Ville», «mieux respecter la diversité des régimes alimentaires» et «dégager des marges de manœuvre financière pour que les gestionnaires puissent acheter pour les autres repas carnés des aliments de meilleure qualité».

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Pour l’ex-candidate du PS aux élections régionales, les économies réalisées avec un moindre recours à la viande peuvent en effet permettre d’«acheter une viande française de meilleure qualité». La mairie veut également passer de 53% d’aliments biologiques et durables utilisés aujourd’hui dans sa restauration collective – contre 8% en 2008 – à 100% en 2027, dont 50% produits à moins de 250 km de la capitale.

«Aujourd’hui, la moyenne c’est 650 km», souligne Audrey Pulvar qui veut «à la fois» des circuits courts – peu d’étapes entre le producteur et le consommateur – et des circuits de proximité – peu de distance. «L’enjeu, c’est de faire de l’Ile-de-France une terre nourricière» grâce à l’action AgriParis, futur opérateur de la Ville pour structurer ces filières agricoles et que l’adjointe espère voir lancé en 2023. Quant aux importations de bananes et de chocolat, impossibles à produire dans le nord de la France, elles devront toutes être issues du commerce équitable, assure la mairie.

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