«Ce n’est pas le moment pour des élections» : ce lundi 6 novembre, le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a fermé la porte à un scrutin présidentiel dans le pays et tenté de clore un débat grandissant parmi les dirigeants après plus d’un an et demi d’invasion russe.
«L’heure est à la défense, à la bataille, dont dépend le sort de l’État et du peuple, et non à la farce, que seule la Russie attend de l’Ukraine. Je pense que ce n’est pas le moment pour des élections», a-t-il tranché dans son allocution quotidienne. «Nous devons nous rassembler, ne pas nous diviser, ne pas nous disperser dans des querelles ou d’autres priorités», a-t-il encore exhorté.
Vendredi encore pourtant, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait indiqué que le président ukrainien «pes(ait) le pour et le contre» sur le sujet. Car si la Russie n’avait pas lancé son invasion en février 2022, les législatives en Ukraine auraient dû avoir lieu en octobre de cette année et la présidentielle, en mars 2024.
La situation actuelle place toutefois Kiev devant un dilemme, ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis, pressant l’Ukraine d’organiser des scrutins démocratiques alors même que près de 20% de son territoire est occupé par la Russie et que des millions d’Ukrainiens sont réfugiés à l’étranger.
Autre obstacle de taille : il faudrait modifier la loi pour permettre l’organisation de scrutins sous la loi martiale, actuellement en vigueur. «Il n’y a pas de place pour les conflits», a justifié lundi soir Volodymyr Zelensky qui prône quotidiennement «l’unité» de son peuple. «Nous comprenons tous qu’aujourd’hui, en temps de guerre, alors que les défis sont nombreux, il est absolument irresponsable de lancer le sujet des élections dans la société de manière légère et enjouée», a encore appuyé le président ukrainien.