Au sein du considérable héritage de Silvio Berlusconi, décédé en juin dernier, une vaste collection d’œuvres d’art embarrasse fortement ses héritiers. Acheteur compulsif et insomniaque, le Cavaliere a accumulé 25.000 œuvres, pour la plupart des tableaux sans valeur, glanées essentiellement la nuit via des enchères télévisées, nous apprenait en juillet dernier La Repubblica.

«Berlusconi ambitionnait tout simplement de devenir le premier collectionneur d’art au monde», relatait alors le quotidien italien. Animé d’une passion débridée et compulsive, il a entrepris une collection éclectique composée de peintures représentant des Madones, des femmes nues, des vues de ses villes préférées (Paris, Naples, Venise) ou d’autoportraits, précisent nos confrères. Une lubie qui lui aurait coûté 20 millions d’euros.

Entreposée dans un hangar de 4500 mètres carrés, la collection engrangée depuis 2018, compte pas plus de « six ou sept œuvres intéressantes», a déclaré en octobre dernier Vittorio Sgarbi, sous-secrétaire au ministère de la Culture, critique d’art et ami proche de Berlusconi. Quoi qu’il en soit ces «croûtes», comme les a qualifiées la Rai dans un documentaire, demandent un onéreux entretien de 800.000 euros par an, toujours selon La Repubblica, dont les héritiers se passeraient volontiers.

Aujourd’hui, la famille ne sait que faire de cet encombrant fardeau qui, de surcroît, commence à être dévoré par des vers xylophages. Le quotidien italien a rapporté, en octobre, qu’elle envisageait même de détruire la collection, à l’exception de quelques pièces jugées les plus précieuses. «Je ne sais pas si la destruction de ces peintures a déjà commencé, a déclaré alors Vittorio Sgarbi, mais sur le plan artistique, ce ne serait pas un crime». Silvio Berlusconi laisse un empire évalué à plusieurs milliards d’euros à répartir entre cinq enfants issus de deux lits différents.