Le virus Ebola continue de se propager en Ouganda. Lundi, la ministre de la Santé, Ruth Jane Aceng, a confirmé la présence de 14 cas dans la région de Kampala, la capitale du pays. Parmi eux, 9 étaient des cas contacts d’une personne décédée à Kassanda, l’un des deux districts du centre du pays où se trouve l’épicentre de l’épidémie.

L’épidémie d’Ebola qui sévit dans le pays de la région des Grands lacs depuis fin septembre a fait 44 morts, avait annoncé le 19 octobre l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les autorités sanitaires ougandaises ont affirmé lundi que le pays avait recensé 90 cas, dont 28 décès. Les chiffres publiés par les autorités de Kampala ne comptabilisent pour leur part que les décès parmi les malades confirmés.

Sur les 9 cas déclarés à Kampala, a poursuivi la ministre, 7 sont les membres d’une famille résidant à Masanafu, un bidonville densément peuplé de la région. Cela inquiète puisque ce bidonville est situé à proximité des tombes royales de Kasubi, un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et de deux principales universités privées du pays.

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Le président ougandais Yoweri Museveni a ordonné le 15 octobre le confinement des districts de Kassanda et de Mubende, avec interdiction de déplacement, couvre-feu et fermeture des lieux accueillant du public. Mais la ministre de la Santé s’est voulue rassurante lundi, affirmant que la situation à Kampala était « sous contrôle et qu’il n’y a pas de nécessité de restreindre les déplacements de la population ».

Mais les habitants de la capitale, peuplée d’environ 1,5 million de personnes, restent inquiets. « Le gouvernement n’a pas fait grand-chose pour sensibiliser les habitants de Kampala au virus Ebola », a affirmé Rebecca Nayonga, une mère de deux enfants âgée de 27 ans, poursuivant : « des fêtes et des concerts ont toujours lieu, mais la maladie est parmi nous ».

La transmission humaine se fait par les fluides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements et diarrhées. Les épidémies sont difficiles à contenir, en particulier en zone urbaine.

L’Ouganda a connu plusieurs épidémies d’Ebola, dont la dernière en 2019. Il n’existe pour l’heure aucun vaccin contre la souche du virus Ebola, dite « souche soudanaise », qui sévit en ce moment dans le pays. L’OMS a annoncé le 12 octobre que des essais cliniques de vaccins contre cette souche pourraient débuter « dans les prochaines semaines » en Ouganda.