Cet article est issu du «Figaro Magazine»
L’événement est passé presque inaperçu. Quelque chose se perd. Qu’est-ce qu’on va devenir? On ne remontera plus les Champs-Élysées en se dévissant la tête vers les affiches format XXL. Jadis, l’endroit était truffé de refuges où admirer des acteurs plus grands que nature. Ça y allait. De bas en haut, depuis le Rond-Point, cela n’arrêtait pas.
Dans l’ancien Pariscope, la rubrique «8e arrondissement» comportait plusieurs pages. On avait le choix. Le Colisée ouvrait le bal (aujourd’hui, une boutique de téléphonie). Le Marignan était en face de l’Ambassade. On y vend des vêtements de sport. Le George-V a tiré le rideau. Ce sera bientôt un hôtel. Le Biarritz occupait un angle sur le trottoir de gauche, avant le Fouquet’s.
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Il y avait aussi Le Triomphe, qui programma Emmanuelle pendant des années. Et Boris Vian qui ne trouva rien de mieux à faire que de succomber à une crise cardiaque devant l’adaptation de son J’irai cracher sur vos tombes durant une projection au Marbeuf. Pauvre Joe Dassin. Il ne trouverait plus tout ce qu’il veut dans les parages. Maintenant, la place de l’Étoile a été réduite à la portion congrue. Responsable: Mme Hidalgo, revêche comme une ouvreuse qui n’aurait pas eu son pourboire.
Soyons juste: il reste le Publicis, seul rescapé avec Le Balzac, dans une rue perpendiculaire. Pour combien de temps?