La Suède pourra-t-elle écrire une nouvelle grande page de son histoire en conservant son titre européen ? Une performance que seulement deux nations ont accomplie par le passé : l’Espagne récemment (2018 et 2020) et… la Suède, justement, titrée consécutivement à trois reprises entre 1998 et 2002. Mais ni la France des Experts, ni le Danemark de Mikkel Hansen n’ont réussi à bisser, ce qui symbolise bien la difficulté de remporter cette compétition continentale dans un sport où l’élite est très majoritairement européenne.

Toujours emmenée par son maître Jim Gottfridsson, la Suède a les moyens d’y parvenir, mais elle devra faire face à une concurrence XXL. À commencer par celle de la France (voir plus bas) et du Danemark, triple champion du monde en titre mais qui n’a plus remporté l’Euro depuis 2012. Pour l’une des dernières danses de Mikkel Hansen (36 ans) au niveau international, nul doute que la formation scandinave aura à cœur de briller. De même que l’Allemagne, chez elle. Même si, sur le papier, la Mannschaft n’a pas l’équipe la plus clinquante de la compétition mais, à domicile, emportée par la foule et avec possiblement un arbitrage maison, elle sera redoutable. Sur le podium lors des cinq dernières éditions, l’Espagne sera encore un os difficile à ronger, tandis que la Croatie, la Norvège, l’Islande et la Hongrie peuvent créer quelques surprises et couper quelques têtes.

***** : Danemark**** : France, Suède, Allemagne*** : Espagne** : Croatie, Norvège

Elle est à la fois simple à comprendre, ce qui n’est pas si habituel que cela dans cette discipline coutumière des formules alambiquées, et ô combien compliquée pour toutes les équipes. La première phase comprendra six groupes de quatre équipes. Les deux premiers de chaque groupe continueront au tour principal, en conservant le résultat obtenu (ou concédé) face à l’autre équipe qualifiée de la poule. Il y aura alors deux groupes de six équipes et seuls les deux premiers de chacune de ses poules rejoindront le dernier carré, disputé par matches à élimination directe.

Autrement dit, le droit à l’erreur est très limité et une défaite dès la première phase de groupes place immédiatement la formation concernée avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Voire même peut s’avérer rédhibitoire en cas d’écart important. En effet, à l’issue du tour principal, il est tout à fait possible d’avoir une égalité à trois en tête du groupe avec que des équipes à quatre victoires et une défaite, et d’être éliminé en raison d’une différence de buts particulière défavorable. La France aura donc tout intérêt à faire le plein sur ses trois premiers matches pour envisager la suite avec davantage de confiance et de sérénité…

Évidemment, comme à chaque grande compétition, elles sont grandes et se résument souvent ainsi : décrocher l’or. Alors qu’en décembre dernier, leurs homologues féminines ont décroché leur troisième étoile mondiale, les joueurs de Guillaume Gille ne veulent pas être en reste et ils visent un quatrième sacre européen après ceux de 2006, 2010 et 2014. Une ambition légitime au vu de l’effectif mis à disposition du sélectionneur, qui ne compte cette fois qu’un seul absent, le gardien Vincent Gérard. Loin, donc, de l’hécatombe vécue lors de la précédente édition, que les Bleus, fourbus, avaient terminée au pied du podium. Avec toujours son totem Nikola Karabatic pour la guider et une pléiade de (très) grands talents tels que Dika Mem, Nedim Remili ou encore Ludovic Fabregas, pour ne citer qu’eux, la France présente un profil très complet sur tous les postes. Reste à vaincre la malédiction qui veut que les Français échouent à chaque Euro précédant de six mois des JO (11e en 2012, 5e en 2016, 14e en 2020 même si les Jeux avaient finalement eu lieu en 2021 en raison du Covid).

Vu qu’aucune équipe dans l’histoire n’est parvenue à réaliser le doublé Euro-JO la même année, on a presque envie de dire que pour la France, il ne vaut mieux pas décrocher le titre en Allemagne. Sauf que chaque série qui perdure dans le temps se rapproche forcément de son terme, et qu’en termes de confiance, un succès à l’Euro serait un formidable booster. Maintenant, toutes les équipes n’auront pas forcément la même motivation, ni la même pression. En tant que pays organisateur, la France a déjà son billet pour Paris 2024, de même que le Danemark, champion du monde l’an dernier. Et le champion d’Europe le 28 janvier décrochera aussi son précieux sésame. Ou alors l’équipe la mieux classée si la France ou le Danemark devait s’imposer. De même, bien se classer lors de cet Euro pourra ouvrir la voie à une participation à un tournoi de qualification olympique (TQO), avec possiblement le costume de pays organisateur. Donc certaines équipes joueront ni plus ni moins que leur avenir olympique à court terme sur cette compétition.

L’équipe de France ouvrira la compétition ce mercredi face à la Macédoine (18h) dans la Merkur-Spiel Arena de Düsseldorf. Soit un stade de football traditionnellement, pouvant accueillir 54.600 spectateurs. Ce qui constituerait un record absolu d’audience pour la discipline, le précédent datant du 6 septembre 2014 lors d’un match du championnat allemand entre Rhein-Neckar Löwen et Hambourg (44.189 spectateurs). Et sur le plan international, il s’agissait du 8e et du quart de finale des Bleus organisé au stade Pierre-Mauroy de Lille lors du Mondial 2017 (28.000 spectateurs à chaque fois). Néanmoins, la perspective de voir l’enceinte pleine pour le duel entre la France et la Macédoine est très faible, donc le record sera battu plutôt par la rencontre Allemagne-Suisse qui se disputera à 20h30. Et un autre record pourrait être battu : celui du plus grand nombre de buts inscrits par un joueur lors de l’Euro. Pour l’instant, celui-ci appartient à l’Islandais Gudjón Valur Sigurdsson avec 288 buts inscrits lors des dix championnats d’Europe auxquels il a pris part. Mais avec respectivement 279 et 260 buts inscrits, Nikola Karabatic et Mikkel Hansen, présents lors de cet Euro, pourraient bien effacer le Nordique du haut des tablettes.