Véritable troubadour des temps modernes, Carlos Nuñez est à la fois flûtiste, chanteur et conteur. Mais il est avant tout spécialiste de la gaïta, cette cornemuse galicienne, et ses concerts sont autant un voyage musical qu’historique. Son public se laisse ainsi porter, et avec joie, dans une promenade en terre celte.

Nous avons eu la chance de le voir dans l’incroyable bâtiment du Palais de la musique catalane, à Barcelone, où il jouait devant une salle comble. La soirée commence sur un mode très intimiste : Carlos Nuñez est seul sur scène pour nous raconter les origines de cette musique, l’incroyable brassage de différentes traditions qu’elle incarne avant que ne le rejoignent un, puis deux, puis vingt autres « sonneurs », comme on les appelle. Les spectateurs sont captivés autant par la puissance du son que par le pouvoir ensorcelant des mélodies. Car si les rythmes et les airs semblent parfois répétitifs, les émotions qu’elles suscitent gagnent en intensité au fil du concert.

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On est surpris d’apprendre que son dernier disque a été conçu à la suite d’une commande de la société Brittany Ferries, qui souhaitait qu’il compose leur hymne Mare brittanicum. De cette aventure publicitaire est née toute une symphonie, Celtic Sea, Chez Artfolk, où l’on navigue allègrement du pays de Galles à l’Écosse, de la Galicie, la terre natale du musicien, aux Asturies et enfin de l’Irlande à la Normandie. On va ainsi en musique du Mont-Saint-Michel ou Saint-Pol-de-Léon à Compostelle. À 52 ans, ce barde continue de nourrir sa passion et la nôtre.