Rebelote. Au surlendemain de la journée de grève et de manifestations, qui a vu défiler entre 1 et 2 millions de personnes dans les rues partout en France, une nouvelle marche contre la réforme des retraites aura lieu ce samedi 21 janvier à Paris. Cette «Marche pour nos retraites», qui débutera à 14h place de la Bastille, est en réalité dans les tuyaux depuis plus longtemps que le défilé de l’intersyndicale jeudi, auquel s’étaient jointes les principales forces politiques de gauche : la date du 21 janvier était arrêtée depuis début décembre.

À l’origine de cette nouvelle manifestation, ce sont cette fois les organisations de jeunesse de la gauche qui sont à la manœuvre. L’appel à la mobilisation est signé par des syndicats étudiants, des associations antifa comme la Jeune garde, ou encore les mouvements de jeunesse des grands partis de gauche : Jeunes Génération.s, Jeunes Insoumis.es, NPA Jeunes, Jeunes Parti de Gauche… Ceux-ci ont signé un appel commun exigeant, entre autres, la retraite à 60 ans, l’augmentation du SMIC, le gel des loyers ou encore la taxation des superprofits.

Sur son blog personnel, le chef de file de la France insoumise a appelé ses sympathisants à rejoindre le mouvement, tout en récusant toute volonté de récupérer cette marche organisée par la jeunesse de gauche : «Samedi on joue ‘coucou nous revoilou’ derrière les organisations de jeunesse. Rien ne dit mieux le mépris de tant de médias pour la jeunesse que leur acharnement à nier l’existence des organisations de jeunesse et leur appel. Ils veulent, pensant dissuader, en faire une ‘marche des partis politiques’ et même comme d’habitude une ‘marche de Mélenchon’».

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Il n’y a pas que les médias, toutefois, qui s’étonnent de cette nouvelle manifestation à deux jours seulement de la précédente : «cette marche arrive comme un cheval dans la soupe, avec ses gros sabots…», aurait ainsi déclaré Fabien Roussel, d’après une indiscrétion de La Dépêche. Le secrétaire national du PCF a indiqué qu’il ne se rendrait pas à cette manifestation.

Du côté du gouvernement, on appelle la jeunesse à «ne pas se faire instrumentaliser», selon les mots de Stanislas Guerini ce samedi matin sur Franceinfo. «Parce qu’on voit bien que cette manifestation aujourd’hui est extrêmement poussée par La France insoumise, qui a très envie de la récupérer», a estimé le ministre de la Fonction publique. Celui-ci a assuré que l’exécutif faisait cette réforme, «dont on a conscience qu’elle n’est pas populaire, (…) justement pour ces prochaines générations, (…) pour préserver le système par répartition».

Même si une logistique importante a été déployée, notamment pour convoyer en bus les manifestants venant de province, cette marche pourra difficilement réunir autant de manifestants que les défilés de jeudi – malgré le soutien tardif apporté par quelques syndicats après leurs réticences initiales à confondre leurs efforts avec ceux des jeunes : Sud-Solidaires a ainsi annoncé dans un communiqué en ligne qu’il rejoignait ce mouvement, face à une réforme qui constitue une «attaque contre le monde du travail et la jeunesse».

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