Ses premiers vœux depuis le nouveau siège de Saint-Ouen. Si elle s’exprime peu depuis sa défaite à la présidentielle, Valérie Pécresse a profité de sa prise de parole, mercredi soir, pour rappeler le choix qu’elle avait fait il y a quelques années. Lorsqu’elle a quitté le 7e arrondissement de la capitale pour déménager les locaux de la région Île-de-France hors de Paris, «dans ce quartier populaire, l’un de ceux que certains prétendent, à tort, “perdus”». «L’intérêt régional et la lutte contre les fractures sont ma boussole. Il n’y a pas un bon ou un mauvais côté du périphérique. Il n’y a plus de territoires oubliés. Pour nous, chaque habitant a une égale dignité, d’où qu’il vienne, où qu’il habite», a expliqué Valérie Pécresse, entourée du conseil régional. «J’ai la conviction que c’est par la décentralisation que l’on décongestionnera la société française qui étouffe sous le poids du jacobinisme administratif, c’est par le terrain que nous remettrons la République debout. C’est sur le terrain que nous guérirons nos fractures sociales, territoriales et démocratiques», a-t-elle ajouté.
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À la veille de la première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, qui va très fortement perturber les transports en commun franciliens jeudi, Valérie Pécresse a appelé l’Assemblée nationale et le Sénat à retravailler une mesure mise en place par Xavier Bertrand, en 2008, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. «Je demande au Parlement d’engager la réécriture de la loi sur le service minimum. Et d’imposer, enfin, comme cela existe dans d’autres pays, 100% du service garanti aux heures de pointe», a-t-elle plaidé, en présence de l’ancien premier ministre et nouveau patron de la RATP, présent face à elle. Ce, alors qu’Emmanuel Macron a récemment demandé à son gouvernement de «réfléchir à la mise en place d’un cadre pour assurer la continuité des services publics en toutes circonstances», sans nécessairement avoir à passer par la loi.
Dans cette logique, la présidente de la région a d’ailleurs convoqué la semaine dernière la RATP et la SNCF pour qu’elles présentent «leur plan de redressement de la qualité de service et leurs engagements, ligne par ligne», alors que la situation n’en finit pas de se dégrader depuis des mois. Les deux acteurs «ont reconnu leurs défaillances vis-à-vis des voyageurs», a-t-elle rapporté mercredi soir. «Ils se sont engagés à un retour à la normale pour le printemps. J’y veillerai», a-t-elle insisté. Dès lundi, elle rassemblera donc «toutes les parties prenantes des transports, collectivités, associations d’usagers, acteurs politiques, pour trouver des solutions pérennes à cette urgence du financement des transports franciliens».
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Pour faire face aux nombreux défis du quotidien, Valérie Pécresse rappelle par ailleurs la nécessité d’une bonne gestion des finances publiques. «Notre région ne peut pas céder aux sirènes du “quoi qu’il en coûte”. Elle ne l’a jamais fait, rappelle-t-elle. Elle va devoir faire encore mieux avec des moyens plus contraints. Cela nous oblige à revoir chacune de nos politiques pour dépenser mieux l’argent des Franciliens. Cet effort est d’autant plus nécessaire que l’Île-de-France est assommée par le poids d’une péréquation qui, à force d’être excessive, devient injuste.»
Rappelant que la région «augmente de 60.000 (habitants) par an et qu’elle doit créer plus de 30.000 places de lycées en banlieue», Valérie Pécresse juge injuste que «l’Île-de-France reçoive 30% de moins de recettes par habitant que les autres régions». «Cette question, nous la ferons trancher par le Conseil constitutionnel», prévient-elle en promettant aussi de ne pas augmenter les impôts des Franciliens. «En huit ans, ce sont près de 5 milliards d’euros supplémentaires qui ont été consacrés à l’investissement. C’est possible parce que l’Île-de-France est la région la mieux gérée de France. Je ne sacrifierai jamais l’avenir !», promet-elle.
Afin de mieux aider PME, TPE, artisans et commerçants touchés parla hausse des prix de l’énergie, Valérie Pécresse prévoit enfin un «chèque efficacité énergétique jusqu’à 10.000 euros». «Pour aider les entreprises et collectivités touchées par les cyber attaques, la région prévoit de créer une “task force régionale” pour assurer une assistance auprès des victimes de hackers», conclut-elle.
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