Jean-Luc Mélenchon a signé une violente sortie ce 28 janvier à l’encontre des «riches» qui, selon lui, feraient «sécession» dans le pays. «Vous le voyez avec la manière avec laquelle ils vous parlent», s’est expliqué le chef de file des Insoumis venu discourir à Villiers-le-Bel, aux côtés du député Insoumis Carlos Martens Bilongo qui adressait ses vœux aux militants.
«Ce mépris de classe est un signal de l’existence d’une catégorie sociale qui, petit à petit, n’hésite même plus à afficher son parasitisme», a continué l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Puis, tout en assurant ne pas en faire «une affaire personnelle», Jean-Luc Mélenchon a visé directement le PDG de LVMH Bernard Arnault, premier milliardaire du monde en 2022 avec sa famille selon le magazine Forbes . «Nous avons dans notre pays la pire des offenses», a-t-il dénoncé, ajoutant sur Twitter que «oui, les riches sont responsables du malheur des pauvres».
Toujours en visant Bernard Arnault, Jean-Luc Mélenchon a déploré que celui-ci n’ait pas inventé «quelque chose d’utile aux autres êtres humains» comme «le vaccin contre le cancer ou bien un super train». «Il a rien inventé, il a racheté des boîtes en faillite, il a trié dedans, il a gardé les jolis morceaux», a-t-il poursuivi. «Il vend du luxe, c’est-à-dire quelque chose qui ne sert strictement à rien, juste à dire ‘vous avez vu je suis une personne importante’».
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Jean-Luc Mélenchon s’est ensuite aventuré dans une critique plus générale de l’accumulation. Le fait d’«accumuler de l’argent» est un acte «immoral». «Qu’est-ce qui est accumulé ? Ce qu’on a pris aux autres», a dénoncé le leader de la France Insoumise qui déclarait en mars 2022, au moment de sa candidature à la magistrature suprême, un patrimoine immobilier de 1,4 million d’euros.
La Nupes commence à être coutumière de ce genre de chasse aux grandes fortunes. Récemment, c’est l’écologiste Marine Tondolier qui a fait réagir en faisant le vœu d’une France «sans milliardaires». Lors du meeting contre la réforme des retraites, la secrétaire nationale des écologistes a en effet énoncé clairement cette revendication. «Nous ne voulons plus une France de milliardaires», a-t-elle martelé sous les applaudissements du millier de personnes présentes pour l’événement.
En commentaire, son collègue insoumis et proche de Jean-Luc Mélenchon Manuel Bompard est allé plus loin encore. «Dans un pays dans lequel il y a dix millions de pauvres, douze millions de personnes qui vivent dans des situations de précarité énergétique (…), être milliardaire en France aujourd’hui, c’est immoral», avait rajouté le député de Marseille.
Jean-Luc Mélenchon a également dit souhaiter que les syndicats «permettent» l’organisation prochaine d’une «très grande marche» contre la réforme des retraites «pendant un week-end» pour une plus ample mobilisation, à trois jours d’une nouvelle journée intersyndicale contre le projet du gouvernement.
«Je forme le vœu que vous soyez le plus possible engagés dans cette action. S’il y a des appels à manifester, manifestez. Nous avons la chance d’avoir tous nos syndicats unis et toutes les organisations de la Nupes unies pour ce 31 janvier», a déclaré Jean-Luc Mélenchon à Villiers-le-Bel lors de la cérémonie de vœux du député La France Insoumise Carlos Martens Bilongo.
«Je forme le vœu que les syndicats permettent, en y appelant, qu’une très grande marche ait lieu pendant un week-end. Pourquoi pendant un week-end ? Parce que pendant la semaine, ne peuvent entrer dans l’action, par la grève, que ceux qui sont au travail. Ce qui n’est pas toujours simple pour eux, mais ils y sont», a poursuivi M. Mélenchon.
«Mais vous devez penser qu’il y a plus de deux millions d’étudiants, dont seulement un million -la moitié- travaillent, précairement mais travaillent. Vous avez plusieurs millions de retraités, plusieurs centaines de milliers de gens qui ne peuvent pas aller au travail», a argumenté l’ancien candidat à la présidentielle.
«Il faut qu’ils puissent participer à la lutte. Tous ensemble ! Travailleurs salariés, chômeurs, retraités, étudiants, lycéens même s’il le faut, et il le faut, tous ensemble, nous sommes le peuple», a lancé Jean-Luc Mélenchon.
Le leader de La France insoumise a accusé le gouvernement «de mettre sur pied la société de marché intégrale, où tout est marché et tout est marchandise».
Le projet de réforme des retraites sera examiné lundi en commission à l’Assemblée nationale, avant une nouvelle journée de manifestation mardi. La première, le 19 janvier, a rassemblé dans la rue entre 1,12 et 2 millions de personnes.