C’est un dilemme que Les Républicains jurent avoir tranché. À en croire les instances du parti, qui se sont une nouvelle fois réunies mercredi, une alliance avec l’exécutif ne serait définitivement pas à l’ordre du jour. Cela tombe bien, une courte majorité des sympathisants de droite (51%) souhaite voir leur famille politique rester indépendante, selon la dernière vague du sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro.

S’il devait malgré tout advenir, comme plusieurs députés LR le souhaitent, un rapprochement avec l’exécutif ne serait pas perçu comme contre-nature pour la moitié des électeurs des Républicains (51%). Et pour cause, Emmanuel Macron mène de toute façon déjà «une politique de droite» à leurs yeux. D’où d’ailleurs la volonté exprimée par 61% d’entre eux de voir un accord de gouvernement être scellé, permettant à une éventuelle future majorité de «voter ses lois».

Si ce scénario voit le jour, deux options se présenteraient alors au président de la République. À commencer par le limogeage d’Élisabeth Borne et la nomination à Matignon d’une personnalité issue de la droite, comme le réclame un tiers de l’électorat du chef de l’État (35%). Parmi les ex-LR «premier ministrables», une candidature devance toutes les autres : celle du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Dans cette optique, approuvée par 27% des Français, le patron de Bercy peut compter sur le net soutien de la macronie (65%), et sur une bonne moitié de son ancienne famille politique (53%). Une popularité qui lui permet de distancer largement son principal concurrent interne, Gérald Darmanin, dont seuls 11% des Français trouvent qu’il ferait «le meilleur premier ministre». Même à droite, l’hypothèse de voir le ministre de l’Intérieur diriger le gouvernement séduit moins d’un quart des sympathisants (23%). Quant à Catherine Vautrin, un temps approchée pour le poste, et Sébastien Lecornu, aujourd’hui ministre des Armées, leur promotion n’est respectivement plébiscitée que par 6% et 4% des Français.

Enfin, la seconde option qui s’offre à Emmanuel Macron serait de choisir une figure appartenant encore à la droite, comme l’envisagent 42% des sympathisants LR. Postulant favori de 17% des Français, Xavier Bertrand s’attire les faveurs de près d’un quart des électeurs du parti présidentiel (24%), et il fait jeu égal avec Laurent Wauquiez (33% chacun) auprès de l’électorat LR. À l’échelle du pays, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes – souvent présenté comme le candidat naturel de la droite pour 2027 -, fait en revanche moins bien que son collègue des Hauts-de-France, en ne s’attirant les faveurs que de 10% des Français. Enfin, la présidente d’Île-de-France, Valérie Pécresse (7%), et le patron des Républicains, Éric Ciotti (6%), ferment la marche aux yeux des Français. Parmi le panel de personnalités testées, le député des Alpes-Maritimes apparaît comme étant le «premier-ministrable» potentiel le moins plébiscité par les électeurs LR (8%).

Preuve qu’aucun des poids lourds de droite ne rivalise donc avec Bruno Le Maire pour remplacer Élisabeth Borne, y compris auprès des sympathisants LR. Quant au président du Sénat, Gérard Larcher, dont le nom est souvent cité pour Matignon, il ne convainc pour sa part que 7% des Français. «Aujourd’hui, je ne dirai pas oui», avait-il de toute façon récemment tranché.