Adoubée par la critique, Maria Pourchet est désormais sacrée par le prix de Flore. L’auteure de Western, (Stock), vient de remporter la prestigieuse récompense avec six voix, contre quatre à Eva Ionesco et une, à François Bégaudeau, ce mercredi 8 novembre. Elle succède à Joffrine Donnadieu, pour Chienne et Louve, (Gallimard).

«C’est un roman à contre-courant, en ce qu’il défend un don Juan, argumente Bertrand de Saint-Vincent, juré du prix. Ce qui aujourd’hui, n’est pas vraiment dans l’air du temps. Elle fait preuve d’une certaine audace. Ce prix couronne une romancière dont on parle beaucoup à chaque rentrée, mais qui jusqu’à présent n’avait jamais encore reçu de prix. Espérons que la fleur saura s’épanouir.»

Dans le numéro du 31 août du Figaro littéraire, l’académicien Patrick Grainville écrivait: «Après le fameux Feu, de Maria Pourchet, voici Western ! C’est plus vaste. Un western, ce serait partir en solitaire, vers l’ouest: «Une quête démesurée, insatisfaite, qui ne découvre ce qu’elle cherche, l’amour et la tranquillité, qu’au bord de la démence». Et les gouffres vont s’ouvrir devant deux personnages, Aurore et Alexis. Aurore s’en va habiter dans le Quercy, dans la maison de sa mère décédée. Elle quitte, avec son fils, un boulot frustrant pour du télétravail à la campagne. Elle rompt avec un amant rudimentaire, portrait à la hache. Elle se rappelle la brutalité de sa défloration par un adolescent expéditif jusqu’au viol. Elle quitte la ville, la société, tous les systèmes, les masques de tous les discours. C’est d’un style coupe-chou, d’un minimalisme très inventif. L’essentiel est dit: une écrivaine.»

Avec ce prix, Maria Pourchet remporte un chèque d’un montant de 6 150 € et le droit de consommer pendant un an et chaque jour du Pouilly-Fumé dans un verre gravé à son nom. Elle rejoint un palmarès prestigieux où figurent notamment: Aurélien Bellanger, Abel Quentin, Monica Sabolo, Amélie Nothomb, Tristan Garcia, Virginie Despentes, Michel Houellebecq…

Le jury est composé de Frédéric Beigbeder, Jacques Braunstein, Manuel Carcassonne (n’a pas pris part au vote), Carole Chrétiennot, Michèle Fitoussi, François Reynaert, Jean-Pierre Saccani, Bertrand de Saint-Vincent, Christophe Tison, Philippe Vandel, Jean-René van der Plaetsen et d’Arnaud Viviant.