Sixième album pour le duo australien formé par le frère et la sœur Stone, chanteurs et musiciens d’obédience folk qui renouent ici avec leurs racines. Très populaires en France, ces deux oiseaux sont arrivés en 2006 avec de belles chansons, des harmonies pop, une culture folk et une belle complémentarité vocale. Autant de qualités que l’on retrouve sur ce nouvel album, qui réussit à conjuguer la fraîcheur et l’expérience. En effet, avant de se retrouver face à face, les deux musiciens ont pu développer des carrières personnelles à succès au sein de différents projets. Ce qui donne d’autant plus de sel à ces retrouvailles qui n’ont rien de calculé mais sonnent plutôt comme une réunion de famille spontanée. Angus et Julia se font les dents sur une belle reprise du I Want You de Bob Dylan, perle du chef-d’œuvre de 1966 Blonde on Blonde. Mais leurs propres compositions ne sont pas en reste, qui explorent la psyché de deux jeunes quadras forts d’un vécu. Quinze ans après leur classique Big Jet Plane et dix ans après un album réalisé par Rick Rubin, ce retour par la petite porte constitue une réjouissance printanière dont il serait dommage de se priver.
En parrainant et en finançant le Velvet Underground, groupe américain formé par le New Yorkais Lou Reed et le Gallois John Cale, Andy Warhol leur avait suggéré d’employer les services de Nico au chant. Mannequin, actrice, égérie de Dylan comme de la Factory, cette beauté qui avait eu un fils avec Alain Delon, celle-ci avait contribué à la dimension glamour de la formation culte, prêtant son timbre grave et son accent germanique à des pièces comme All Tomorrow’s Parties et I’ll Be Your Mirror. Ce que nul n’avait prévu est qu’elle disparaisse après ce premier album (celui à la banane) et entame une carrière de chanteuse solo. Passé un premier essai encore timide et très folk, la jeune femme s’était attiré les services de Jon Cale, limogé par Lou Reed à son tour, pour aborder une discographie singulière.
Le label Domino, qui héberge la production de Cale, a la bonne idée de rééditer The Marble Index, de 1968, et Desert Shore, sorti deux ans plus tard. On ne saurait sous-estimer ces deux disques, trop méconnus. The Marble Index marque le vrai début du parcours solo de la chanteuse, qui délivre un son gothique, très influencé par la vieille Europe et marqué par l’harmonium joué par Nico. Aux confins de l’avant-garde, à l’opposé des réflexes rock de son époque, cet album produit par Elektra (label des Doors et de Love) déconcertera beaucoup. Son influence sera pourtant prépondérante dans le post-punk et la new wave. Sorti deux ans plus tard chez Reprise, Desert Shore, toujours conçu avec le fidèle Cale, enfonce le clou. Janitor of Lunacy est une pièce mythique du répertoire de Nico, qui se radicalise sur ce disque sombre et hanté. Il faut aimer les émotions fortes, mais le timbre de Nico et la réalisation élégante de Cale font de cet album un classique.